Louis XIV et les conclaves : réseaux et stratégies diplomatiques (1644, 1655, 1667)

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La paix de Westphalie, en 1648, a donné naissance à un nouvel espace européen marqué par la reconnaissance définitive d’une partition religieuse du monde occidental. Cet évènement fut en même temps le signe d’un affaiblissement du rôle joué par le Saint-Siège dans l’ordre géopolitique international. Ce déclin de l’influence de la Papauté doit cependant être nuancé. Les conclaves du début du règne de Louis XIV illustrent les jeux de pouvoirs impliquant les diplomaties princières des États catholiques et transposant, sur le théâtre de l’élection pontificale, les rivalités des puissances séculières et les enjeux associés à la vision politique du futur pape. L’analyse des correspondances politiques met au jour le rôle joué par les ambassadeurs français à Rome à l’occasion des conclaves et l’activité de leurs relais au sein de la clôture électorale. Nous pouvons aussi mettre le doigt sur les ambiguïtés juridiques et canoniques touchant à la garantie de la liberté des cardinaux face à la pression des monarchies, matérialisée par l’usage disputé de l’exclusive. L’analyse des trois premières élections papales du règne de Louis XIV (1644, 1655 et 1667) nous permet aussi d’évaluer les évolutions de la diplomatie conclavaire de la France, ses succès et ses échecs, ses atouts et ses limites, et d’estimer le poids de l’influence française à Rome dans la conjoncture bien particulière de la vacance du Saint-Siège.