Au-delà de la violence institutionnelle et insurrectionnelle : Balibar, Arendt et l’agon

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Étienne Balibar se réfère à l’idée arendtienne de la citoyenneté pour montrer que la démocratie se construit nécessairement au travers d’une aporie. D’une part, la démocratie évoque l’idéal isonomique de l’égalité pour fonder la communauté ; d’autre part, elle inscrit la différence dans l’éventualité d’une contestation permanente des principes unificateurs. Ce que je propose, c’est de contribuer à développer le dialogue entre É. Balibar et Hannah Arendt en m’interrogeant sur la possibilité d’aller au-delà de l’horizon de la violence. Le concept d’ agon qu’Arendt utilise pour qualifier le vivre ensemble isonomique n’est pas la concurrence entre artisans, ni le conflit entre ennemis, mais renvoie plutôt à l’institution d’un monde commun grâce aux différences. L’agir agonistique comprend le risque de se distinguer, d’être en désaccord, de se différer, non seulement par rapport aux autres, par un souci de scientificité, mais aussi par rapport à soi-même. Il faudrait alors définir la violence comme une force qui agit sur l’ agon, c’est-à-dire, sur la capacité de « devenir-autre ». C’est justement ceci, et aussi bien la loi que la notion moderne de droits oblitère.

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