Elevage professionnel des pigeons de chairs et croisement d'espèces à Saint-Michel-l'Observatoire

Résumé 0

André Chassang, éleveur de pigeons de chair, montre à l'enquêtrice son élevage et ses locaux. Autrefois ambulancier à La Ciotat, il a décidé de changer de vie et s'est lancé dans leur élevage. Après avoir rencontré une association d'éleveurs de pigeons, il a réalisé un stage d'éleveur-pigeons. Installé maintenant depuis six ans, son pigeonnier est constitué d'environs 280 couples. Il lui montre dans un premier temps les pigeonniers où se trouvent les différentes espèces élevées. Ce sont principalement des pigeons de type "king" et de type "texan", ces derniers étant "autosexables" (peuvent se reproduire peu de temps après leur naissance). Ces espèces ont été introduites il y a quelques années en France. Il obtient des espèces hybrides en faisant accoupler différentes races ensemble, donnant à leur tour des "bâtards", plus résistants que les "pures races". On peut reconnaître le mâle de la femelle en fonction de l'heure à laquelle ils couvent les oeufs : le matin jusqu'à 11h, la femelle couve, puis le mâle la remplace pendant l'après-midi et la femelle les couve de nouveau en fin de journée. Il installa plus tard un abattoir dans ses locaux pour élever du pigeon de chair. L'informateur refuse de passer par des grossistes, et vend uniquement aux particuliers lors des marchés (Banon, Forcalquier, Reillanne, Saint-Michel-l'Observatoire). Il explique alors à l'enquêtrice la façon dont il les élève. Ses pigeonniers sont répartis sur deux étages, orientés vers le sud. Ils sont protégés par un grillage des prédateurs. Les cages sont nettoyées deux fois par an à la pelle. Il se méfie des rongeurs, porteurs de maladies (salmonelles etc.), d'autant que les pigeons d'élevage sont moins résistants que les pigeons sauvages. Il leur faut une bonne nourriture, afin d'éviter les carences. De plus, les pigeons vont non seulement se nourrir mais aussi leurs petits, que l'homme ne peut nourrir lui-même comme c'est le cas des poules. Il leur donne du maïs, des pois, du blé, et un mélange de graines dites "anciennes" (ers, vesses, etc.) qui ne sont presque plus produites aujourd'hui. Il les obtient auprès d'agriculteurs locaux rencontrés lors de marchés. Il leur donne aussi de l'eau, et un mélange trouvé dans des livres : sable de rivière, coquilles d'huître concassées, et sel. Il n'est pas orienté "production", mais plutôt "qualité", et c'est pour cette raison qu'il ne leur donne pas de granulés. D'ailleurs, une bonne partie de son public est assez âgé et retrouve avec ses pigeons le goût "d'antan", ceux élevés à la ferme. Il prodigue des soins à ses pigeons et pour cela il est très attentif. Il les observe, les écoute et note si quelque chose ne va pas. Quand ils attrapent un rhume, il leur met des essences de lavandes ou de thym dans leur eau, comme le faisaient les anciens. Quand ils ont des vers, il leur prépare un vermifuge avec de l'ail pilé et séché. Parfois, il leur donne de l'alcool de sauge. Il est passionné de ces animaux et avoue que lorsqu'ils ne vont pas bien, lui aussi ne va pas bien. André Chassang et l'enquêtrice vont alors dans sa maison et il lui montre différents livres en rapport avec les pigeons. Il fait partie d'une association d'éleveurs de pigeons, réunissant régulièrement plus de vingt éleveurs des départements 04 et 05. Il parle ensuite de l'abattage des pigeons et explique qu'il les électrocute plutôt que les saigner. Ses clients ont tendance à le cuisiner "nature", à la cocotte. Il parle du travail d'éleveur de pigeons, qui n'est pas évident et qui nécessite beaucoup d'expérience. Il ne faut pas seulement engraisser les oiseaux pendant quelques mois comme les poules, il faut les maintenir en vie avant la ponte et pendant la naissance des pigeonneaux.