"The ethnographic approach in information and communication sciences". Introduction L’approche ethnographique en sciences de l’information et de la communication. Introduction En Fr

Résumé En Fr

Why question the ethnographic approach in information and communication sciences? We both adopted the ethnographic approach in our doctoral thesis work, prepared under the supervision of Brigitte Juanals at the Centre Norbert Elias and defended in 2021 at the Aix-Marseille School of Journalism and Communication (EJCAM). It thus seemed appropriate, in the light of a period of reflexivity on what we were able to experience in the field in vivo and in situ within multiple public spaces (intercultural, political, militant, media, etc.,) in order to observe the communicative practices of audiences, the processes of communication, mediatization, and symbolic interactions during mediation practices, to address contemporary issues of the ethnographic approach in information and communication sciences with other researchers in the discipline or who mobilize it. In particular, around the questions that emerge with regard to sensitive bodies, the "empathic neutrality" (Patton, 1990) adopted during communicative interactions with respondents, and the tensions that can arise when it comes to writing and describing one's fieldwork, sometimes using literary codes in a lively and committed way. Of course, all these issues raise questions of scientific ethics, in all their various guises. Ultimately, the ethnographic approach is rooted above all in the reality of an organized, standardized world, but one that is always in motion, "evanescent" (Goffman, 1974). This reality is experienced in different ways, and it is this particular experience and all that it implies, at the epistemological, ethical, reflexive, bodily and emotional levels, that we explored and discussed during these two very rich days.

Pourquoi questionner l’approche ethnographique en sciences de l’information et de la communication ? Nous avons toutes deux, adopté la démarche ethnographique dans nos travaux de thèse de doctorat, préparés sous la direction de Brigitte Juanals au Centre Norbert Elias et soutenus en 2021 à l’École de journalisme et de communication d’Aix-Marseille (EJCAM). Il nous a ainsi semblé opportun, à l’aune d’une période de réflexivité sur ce que l’on a pu vivre sur le terrain in vivo et in situ au sein de multiples espaces publics (interculturels, politiques, militants, médiatiques etc.,) afin d’observer les pratiques communicationnelles des publics, les processus de communication, de médiatisation, et les interactions symboliques lors des pratiques de médiation, d’aborder les enjeux contemporains de l’approche ethnographique en sciences de l’information et de la communication, avec d’autres chercheur·e·s de la discipline, ou qui la mobilisent. En particulier, autour des questionnements qui émergent au regard des corps sensibles, de la « neutralité empathique » (Patton, 1990) adoptée lors des interactions communicationnelles avec les enquêté·es et des tensions qui peuvent surgir, lorsqu’il s’agit d’écrire et de décrire son terrain, parfois, en employant les codes littéraires de manière vivante et engagée. Bien entendu, ces divers éléments impliquent de questionner l’éthique scientifique sous ses divers aspects. Finalement, la démarche ethnographique s’ancre avant tout dans la réalité d’un monde organisé, normé, mais toujours en mouvement, « évanescent » (Goffman, 1974). Cette réalité est vécue de différentes manières et c’est ce vécu particulier et tout ce que cela implique au niveau épistémologique, éthique, réflexif, corporel, et émotionnel, que nous avons exploré et discuté durant ces deux journées qui furent très riches.