Associations in the co-construction of public action against AIDS in Cameroon : between technicalization and politicization. Les associations dans la co-construction de l'action publique contre le sida au Cameroun : entre technicisation et politisation En Fr

Résumé En Fr

This research analyses the profound transformations of associations, based on the effects of the introduction of the precepts of New Public Management (NPM/NMP) in the public action of the AIDS response in Cameroon. The prism through which this thesis approaches this theme is that of competitive access to funding, the search for performance indicators prescribed upstream by international organizations, for what is termed "the search for efficiency". The development by associations of forms of politicization "from below" is one of the effects of these managerial and bureaucratic procedures. This process is carried out through a misuse of the precepts of the New Public Management. The associations use the so-called 'performance' indicators to enrich their demands for the recognition and/or health care of targets repressed by Cameroonian laws, in particular LGBT people. These dynamics havealso led to increased participation by associations in institutional mechanisms for participation. These make it possible for a form of 'health democracy' to emerge in a context of a 'stationary state'. In a country where the state is reluctant to be inclusive and associations are not powerful enough to make themselves heard, the institutionalization of participation can be seen as an offer for the recognition of the dominated. The qualitative investigation carried out in this work is based on three methods of investigation from the social sciences, notably from the sociology of public action: documentary research, observation and semi-structured interviews. This approach, which makes it possible to highlight the politicization processes at work in the associative space, adds nuance to the results of studies that make the link between New Public Management and depoliticization, technicalization and bureaucratization.

Cette recherche analyse les transformations profondes des associations, à partir des effets de l'introduction des préceptes du New public management (NPM/NMP) dans l'action publique de la riposte contre le sida au Cameroun. Le prisme par lequel cette thèse aborde cette thématique est celui de l'accès concurrentiel aux financements, la recherche des indicateurs de performance prescrite en amont par les organisations internationales, pour ce qui est nommé « la recherche de l'efficacité », notamment. Le développement par les associations de formes de politisation « par le bas » constitue l'un des effets de ces procédures managériales et bureaucratiques. Ce processus s'exerce à travers un usage détourné des préceptes du Nouveau Management Public. Les associations utilisent les indicateurs dits « de performance » pour enrichir leurs revendications en faveur de la reconnaissance et/ou de la prise en charge sanitaire des cibles réprimées par les lois camerounaises, en particulier les LGBT+. Il résulte également de ces dynamiques une participation accrue des associations au sein de dispositifs institutionnels de participation. Ces derniers rendent possible l'émergence d'une forme de « démocratie sanitaire » dans un contexte d'« Etat stationnaire ». Dans un pays où l'Etat est peu enclin à l'inclusion et les associations pas assez puissantes pour se faire entendre, l'institutionnalisation de la participation peut être perçue comme une offre pour la reconnaissance des dominés. L'enquête qualitative menée dans ce travail repose sur trois méthodes d'investigation des sciences sociales issues notamment de la sociologie de l'action publique : la recherche documentaire, l'observation et les entretiens semi-directifs. Cette démarche, qui permet de mettre en évidence les processus de politisation en œuvre dans l'espace associatif, vient nuancer les résultats des études qui font le lien entre le New public management et la dépolitisation, la technicisation ainsi que la bureaucratisation.