2017
Cairn
Annick Ettlin, « Le divin est le social. Penser la foule avec Mallarmé », Romantisme, ID : 10670/1.xpgpgc
Cet article compare les réflexions sur le sacré qu’ont menées, avec des objectifs parfois croisés, dans des styles d’écriture affectant nécessairement leurs contenus et tributaires de leurs modes de diffusion, d’une part Gustave Le Bon, Gabriel Tarde et Émile Durkheim, et d’autre part Stéphane Mallarmé. Au tournant du siècle, les Divagations (1897) du poète mettent en scène et en image deux hypothèses pour le moins hardies : s’il faut voir, d’abord, que le divin est subordonné à l’existence d’une communauté et mérite par conséquent d’être appréhendé comme objet social, on peut même aller jusqu’à dire, ensuite, qu’il se dissout et disparaît dans ce que Mallarmé appelle la « foule ». Ce terme clef, particulièrement présent dans ses essais sur les arts, permet ainsi d’articuler le discours esthétique, ou poétique, à une pensée de la société.