The city of Buenos Aires in Argentine literature at the turn of the 21st century:César Aira, Marcelo Cohen and Sergio Chejfec La ville de Buenos Aires dans la littérature argentine au tournant du XXIème siècle :César Aira, Marcelo Cohen et Sergio Chejfec En Fr

Résumé En Fr

César Aira (1949), Marcelo Cohen (1951) and Sergio Chejfec (1956) are three renowned figures in contemporary Argentine literature, who have distinguished themselves as writers, translators, critics and literary essayists. The aim of this thesis is to cross-reference these authors’ views of the city, based on a primary corpus of novels and stories. The method adopted is geocriticism, which involves studying topology and toponymy in the novel, the staging of space, its role in the action, and the relationship between reality and fiction. Our approach acknowledges the historical importance of landscape in Latin America, and especially in Argentina, a country built on the affirmation of the city as a place charged with all the positive values of civilization, as opposed to the countryside as a chaotic space of barbarism. Our thesis offers a synthesis of the urban imaginaries that authors inherit when writing about Buenos Aires, based on a selection of iconographic documents, films, and literary works. Furthermore, the urban spaces represented in our corpus can be approached through the prism of heterotopias. In a concrete sense, these are « other spaces » that question the logic of the society in which they are embedded. In a more abstract sense, the concept refers to spaces that hold « words and things » together. Given that it is often real spaces that are represented in fiction, this corpus invites us to consider contemporary forms of realism in Argentine literature. The characterization of the city reveals the way in which writers relate to the world and is therefore a key point of entry into their poetics.

César Aira (1949), Marcelo Cohen (1951) et Sergio Chejfec (1956) sont trois figures reconnues de la littérature argentine contemporaine qui s’illustrent à la fois comme écrivains, traducteurs, critiques et essayistes littéraires. L’objet de cette thèse est de croiser le regard de ces auteurs sur la ville, à partir d’un corpus primaire constitué de romans et de contes. La méthode adoptée est la géocritique qui consiste à étudier la topologie et la toponymie dans le roman, la mise en scène de l’espace, son rôle dans l’action et les rapports entre réel et fiction. Notre démarche prend acte de l’importance historique du paysage en Amérique latine, a fortiori en Argentine, un pays qui s’est construit sur l’affirmation de la ville chargée de toutes les valeurs positives de la civilisation, par opposition à la campagne conçue comme l’espace chaotique de la barbarie. Notre thèse propose une synthèse des imaginaires urbains dont les auteurs héritent lorsqu’ils écrivent sur Buenos Aires à partir d’une sélection de documents iconographiques, de films et d’œuvres littéraires. Par ailleurs, les espaces urbains représentés dans notre corpus peuvent être abordés au prisme des hétérotopies. Ce sont, dans un sens concret, des « espaces autres » qui interrogent la logique de la société dans laquelle ils s’inscrivent. Dans un sens plus abstrait, le concept renvoie aux espaces qui font tenir ensemble « les mots et les choses ». Étant donné que ce sont souvent des espaces réels qui sont représentés dans la fiction, ce corpus invite à ce que l’on s’interroge sur les formes contemporaines du réalisme dans la littérature argentine. La caractérisation de la ville révèle la manière dont les écrivains se rapportent au monde et elle constitue en ce sens un point d’entrée capital dans leur poétique.