1 octobre 2008
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Nathalie Gibert-Joly, « La bibliothèque dans Le Silence de la mer, un espace symbolique », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.xrhsbm
Le Silence de la mer, écrit en 1941 et publié en 1942, est un livre culte qui a consacré son auteur Vercors – de son vrai nom Jean Bruller - comme un des écrivains de la Résistance. A la Libération, ce premier volume de la maison d’édition clandestine les Editions de Minuit, a été immédiatement réimprimé, puis suivi d’une adaptation théâtrale en 1949 dans une mise en scène de Jean Mercure, et du film très fidèle de Jean-Pierre Melville. Si on ne l’a pas lu, on en connaît du moins l’histoire, celle d’un officier allemand Werner von Ebrennac qu’un oncle et sa nièce sont obligés d’accueillir dans leur maison. Chaque soir, cet homme cultivé comble le silence, forme de résistance de ses hôtes, par ses monologues illusoires exprimant son espoir d’union entre l’Allemagne et la France. Quand il apprend finalement les véritables intentions de son pays, il se résigne, ce que le narrateur réprouve hautement, s’engage pour le front de l’est et quitte à jamais la nièce, symbole dans son esprit de cette France digne qu’il admire et aime tant. Ce livre incontournable, posé librement aujourd’hui sur les étagères des bibliothèques publiques et privées, a été largement commenté. Nous nous risquons néanmoins à proposer une nouvelle entrée : dans ce bref essai, nous nous permettrons de pénétrer dans ce récit par le biais de la bibliothèque qui trône majestueusement dans la salle de l’oncle et de sa nièce et nous essaierons de montrer que cet espace symbolique offre une circulation riche d’interprétations nombreuses de l’imaginaire du texte au réel le plus immédiat.