Les femmes dans une société rurale dépendante : Les femmes et le quotidien dans le Gharb

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1982

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Fatima Mernissi, « Les femmes dans une société rurale dépendante : Les femmes et le quotidien dans le Gharb », Maghreb - Machrek, ID : 10670/1.xt73qh


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Cette étude s’inscrit dans une recherche qui a pour objectif d’identifier l’impact des projets de développement rural sur la division sexuelle du travail, et sur les perceptions qui inhibent la promotion de la femme rurale. La région choisie se caractérise par sa richesse naturelle et l’importance de la pénétration capitaliste. Sont examinées souccessivement : l’accès de la femme à la terre dans le Gharb précolonial ; l’effritement du système de parenté « quasi tribal » sous les effets de la transformation de la division du travail et du système d’appropriation des terres, ce qui a accentué la dépendance des femmes résultant déjà de la tradition d’inégalité entre les sexes ; l’apparition d’un prolétariat féminin dans l’économie capitaliste moderne ; la dégradation de la force de travail liée, entre autres, à la création de grandes unités de production et la présence de l’Etat comme maître d’œuvre et exploitant agricole. La femme apparaît la principale perdante dans la mesure où l’agriculture utilise largement une main d’œuvre familiale non rémunérée et où l’accès au salariat permanent reste un privilège masculin. Le paysan se sent exclu par ce qu’il désigne comme le « makhzen » (les centres de mise en valeur moderne), la femme se sent doublement exclue parce qu’elle est considérée comme bonne seulement pour les emplois de domestique et de saisonnière. Etant aussi exclue des biens de la technologie moderne (par exemple l’eau et l’électricité) qu’elle n’ignore pas et réclame, elle doit suppléer cette absence, ce qui explique la non scolarisation des filles. Dans cette situation, les femmes interviewées ont une conception assez précise d’un schéma de développement à leur profit : selon elles, l’Etat seul peut rendre les paysannes plus heureuses en leur assurant des biens modernes et l’accès au salariat permanent. L’étude conclut par des recommandations où l’importance des facteurs non économiques du développement, la nécessité d’une réforme agraire qui attribue la terre non au chef de famille (ce qui renforce la structure patriarcale) mais à l’individu, et d’une suppression des inégalités sexuelles dans le code de la famille, sont particulièrement soulignées. Elle est complétée par une sélection d’interviews.

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