Quand le recensement comptait les Français musulmans

Fiche du document

Date

2020

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3917/popsoc.583.0001

Collection

Archives ouvertes

Licence

http://creativecommons.org/licenses/by-nd/




Citer ce document

Angéline Escafré-Dublet et al., « Quand le recensement comptait les Français musulmans », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.3917/popsoc.583.0001


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

At the end of the Second World War, many Algerians came to live in France, taking advantage of strong labour market demand but also (from 1946) of their newly acquired freedom of movement as citizens of the French Union. This migration worried the French authorities, who introduced a series of targeted and often discriminatory measures. One such measure was the identification of these populations in the census, the main source of statistical data on the population of France. In derogation of the law and the egalitarian principles applied in metropolitan France, INSEE applied in 1954 and 1962 a name-based method to identify Algerians present in France, who were widely categorized as ‘French Muslims of Algeria’ despite having a legal status identical to that of French natives. Statistics were thus compiled based on ethnicity and religion, unlike today’s standard census-taking practices.

En période de forte demande de main d’œuvre, mais aussi et surtout parce que leur statut de citoyen de l’Union française leur donne la libre circulation depuis 1946, de nombreux Algériens se rendent en France après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Or cette migration nourrit les inquiétudes des pouvoirs publics et les expose à un ensemble de traitements spécifiques – le plus souvent discriminatoires – l’un d’entre eux étant leur identification dans le recensement, principale source de connaissance statistique des populations. En dérogation à la loi et au cadre égalitaire métropolitain, l’Insee met en œuvre, en 1954 et 1962, une méthode de reconnaissance onomastique pour distinguer les Algériens présents en France – dont la catégorie administrative la plus utilisée est « Français musulmans d’Algérie » – alors même que leur statut juridique est identique à celui des autres Français, et ainsi constituer des statistiques ethno-religieuses, en rupture avec les usages en matière de recensement.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en