La politique européenne contre les migrants

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15 octobre 2015

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1ère lignes : La gestion des politiques d’immigration au niveau européen est un des points noirs de l’intégration de l’UE depuis longtemps. La crise actuelle dite des réfugiés en est la manifestation la plus aiguë.Un point noir ? Pourtant, depuis quinze ans, c’est une politique en pleine expansion quel que soit l’indicateur choisi: production législative mais aussi budget, nombre de fonctionnaires à la Commission et agences européennes rattachées, nombre de fonctionnaires nationaux engagés dans des opérations européennes.Plutôt qu’un point noir, cette politique a plutôt constitué une ligne de fuite. Comme l’a montré une étude du sociologue George Ross, après l’échec du traité constitutionnel, les dirigeants europhiles de l’ère Delors ont pensé que la construction d’un « espace de liberté, de sécurité et de justice » dont la politique européenne d’asile relevait serait le projet qui allait succéder à l’euro et au marché unique. Comme dans le cas de l’euro, pour ces élites politiques, c’est le projet qui compte, ni ses fondations ou son aboutissement. On connait la suite: croissance en panne, crise de l’euro, et défiance grandissante des citoyens européens envers l’intégration européenne, bref ces élites se sont trompées.La politique européenne d’immigration et d’asile s’est développée dès les années 1990 au profit des bureaucraties des ministères de l’Intérieur et de la Justice et au détriment des ministères des Affaires sociales ou de l’emploi notamment qui avaient des compétences en matière d’immigration au niveau national. Le politiste Didier Bigo a montré que la construction de l’immigration comme un problème de sécurité transnational à ce moment-là devait se comprendre dans le cadre de luttes entre différents acteurs de la sécurité intérieure et extérieure (police, gendarmerie, armée, garde-frontières, etc.) qui voulaient montrer qu’ils étaient chacun les plus légitimes et compétents à gérer les « nouvelles menaces » de l’après-guerre froide.

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