La liberté du sacrement Droit canonique et mariage des esclaves dans le Brésil colonial

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2011

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de Castelnau-L’Estoile Charlotte, « La liberté du sacrement Droit canonique et mariage des esclaves dans le Brésil colonial », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.xz4z20


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À partir d’une pétition d’esclaves africains envoyée de Bahia en 1708, demandant au pape l’excommunication de leurs maîtres qui refusent de les laisser se marier, cet article s’intéresse à la question du mariage légitime des esclaves dans le Brésil colonial et se concentre sur l’aspect juridique et donc sur le droit canonique qui régit le mariage dans le monde portugais. La question est fondamentale pour l’étude des sociétés esclavagistes, car elle montre l’ambiguïté du statut de l’esclave comme res humana et se situe à la frontière de la souveraineté domestique et de la reconnaissance de la personne de l’esclave. L’Église coloniale du Brésil a fait de la défense du mariage des esclaves une priorité. Elle obtient une bulle pontificale sur le sujet en 1585 et réaffirme, au début du XVIIIe siècle, la théorie classique du mariage des esclaves qui repose sur la liberté du sacrement. Elle se contente cependant de condamner moralement les maîtres et refuse tout rôle émancipateur au mariage. L’enjeu pour l’Église est d’affirmer qu’un ordre chrétien est possible dans une société esclavagiste, ce qui d’une certaine manière conforte les bases idéologiques de cette société où les esclaves représentent la moitié de la population. Comment les esclaves chrétiens ont-ils pu s’approprier l’idée forte de liberté du sacrement et comment le mariage légitime peut-il entrer dans leurs stratégies pour plus d’autonomie et de dignité au sein du carcan de l’esclavage ?

Freedom of sacrament : Canon law and slave marriage in colonial Brazil By closely reading a petition of African slaves sent from Bahia to Rome in 1708, this article discusses the question of the legal marriage of slaves in colonial Brazil. It focuses in particular on juridical aspects and the canon law under which marriage was regulated in the Portuguese world. This question is fundamental for the study of slave societies because it reveals the ambiguous status of slaves as res humana . It also marks the frontier between domestic sovereignty and the recognition of the individuality of slaves. The Brazilian colonial Church defended slave marriage. In 1585, it obtained a Papal bull to this effect, and it reaffirmed, at the beginning of the 18th century, the classical theory of slave marriage based on the freedom of sacrament. However, the Church morally condemned masters but refused any emancipatory role of marriage. At stake for the church the affirmation that a Christian order was possible for a slave society. By doing so, it shored up the ideological basis of a society in which half of the population was enslaved. How did the Christian slaves manage to appropriate the idea of the freedom of sacrament and how did the notion of legal marriage enter into their strategies for acquiring more autonomy and dignity under the yoke of slavery ?

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