The power of archives : production, conservation and uses of writing in Reims (13th-17th century) Les archives du pouvoir. Production, conservation et usages de l'écrit à Reims (XIIIe-XVIIe siècles) En Fr

Résumé En Fr

This thesis aims to describe the history of the archives and the powers of Reims through them. The transmission of the current municipal collection has simplified the history of the affirmation of bourgeois power in the viscous institutional context. From the 13th to the 17th century, "municipal" power was bipolar, divided between a seigneurial institution born in the 12th century, the échevinage, and a community institution that appeared in the 14th century, the city council. The archives of power are as much those of the government in exercise as of the possibilities of power. Between the fourteenth and seventeenth centuries, there were two document massifications, in the fourteenth and fifteenth centuries and in the second sixteenth century. Elected officials learned to govern by and with the written word, developing a documentary landscape through experiments with administrative writings and learning to preserve them, through documentary specialization and compilation. If the standardization of accounting writings was early, government writings were established progressively and more tardily. An archival culture and administration was established at the end of the 14th century. The location of the archives was subject to constraints until the 16th century, when an administration of archives was also established in the face of monopolies.The conflict and the royal power explain the production, the classification, the use, the location and the access to the archives, which are a vector of construction of the kingdom. The archival practice is linked to the trials, always targeted and limited, with no future. During the Renaissance, the archives became an instrument of memory and history, the basis of a still controversial historiography which, despite the merger of the échevinage and the council, perpetuated conflicting memories.

Cette thèse vise à décrire l’histoire des archives et des pouvoirs rémois à travers elles. La transmission du fonds municipal actuel a simplifié l’histoire de l’affirmation du pouvoir bourgeois dans le contexte institutionnel visqueux. Du XIIIe au XVIIe siècle, le pouvoir « municipal » est bipolaire, divisé entre une institution seigneuriale née au XIIe siècle, l'échevinage, et une institution communautaire apparu au XIVe siècle, le conseil de ville. Les archives du pouvoir sont autant celles du gouvernement en exercice que des possibilités du pouvoir. Entre le XIVe et le XVIIe siècle ont lieu deux massifications documentaires, au XIVe-XVe siècles et dès le second XVIe siècle. Les élus apprennent à gouverner par et avec l’écrit, élaborant un paysage documentaire à travers des expérimentations d’écritures administratives et l’apprentissage de leur conservation, par la spécialisation documentaire, la compilation. Si la normalisation des écrits comptables est précoce, les écrits de gouvernement se mettent en place progressivement et plus tardivement. Une culture et une administration archivistiques s’affirment dès la fin du XIVe siècle. La localisation des archives est subie et contrainte jusqu’au XVIe siècle, où s’affirme aussi une administration des archives face aux accaparements.Le conflit et le pouvoir royal expliquent la production, du classement, de l’usage, de la localisation et de l’accès aux archives, qui sont un vecteur de construction du royaume. La pratique archivistique est liée aux procès, toujours ciblée et limitée, sans lendemain. A la Renaissance, les archives deviennent un instrument de mémoire et d’histoire, fondement d’une historiographie encore polémique qui, malgré la fusion de l’échevinage et du conseil, perpétue des mémoires conflictuelles.