Dire l’inceste : De la parole de Violette Nozière au discours de l’historien (1933-2015)

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2016

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Anne-Emmanuelle Demartini, « Dire l’inceste : De la parole de Violette Nozière au discours de l’historien (1933-2015) », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.xzlrmq


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Cet article envisage l’affaire Nozière comme un moment où, dans le cadre d’une procédure judiciaire pour parricide, une parole sur l’inceste a été tenue. Cette parole, que peut en dire l’historien et que lui apprend-t-elle ? Comment peut-il en faire un objet d’histoire ? Comment doit-il l’aborder et quelles questions doit-il se poser ? Reprenant le dossier d’une affaire judiciaire fameuse des années trente, cet article montre d’abord, à travers une étude des représentations de l’inceste, des auteurs ainsi que des victimes des violences sexuelles, la force du tabou qui a frappé la parole sur l’inceste, objet d’une occultation judiciaire et sociale durable. À travers une réflexion épistémologique, méthodologique et déontologique, il discute ensuite la position de l’historien face à la parole sur l’inceste : l’historien doit-il, dans cette affaire, cantonner son étude aux représentations et à la réception de la parole sur l’inceste ou au contraire doit-il envisager l’inceste comme un fait en se demandant si Violette Nozière a dit vrai ? L’article soutient que la réalité ou non de l’inceste est une question historique légitime et que refuser de la poser, c’est risquer de répondre à l’interdit du dire social par l’interdit du dire historique et d’abriter le tabou derrière des positions scientifiques.

Speaking about incest: From the words of Violette Nozière to the discourse of the historian (1933-2015)On August 1933, an 18-year-old girl named Violette Nozière poisoned her father. Once she was arrested, she justified her act by declaring she had wanted to take revenge on her father for his incestuous behaviour towards her. This article studies one of the most famous cases during the interwar period concerning the issue of the incest taboo. Violette Nozière spoke about incest. But what can the historian do with her words and what question should he ask? Exploring representations of incest perpetrators and victims of sexual violence, this paper shows how strong was the linguistic incest tabou, in so far as both justice and society have overshadowed incest. Through an epistemological, methodological and ethical reflection, it discusses the position of the historian on the question of words about incest. Does he have to limit his consideration to the representations and the way discourses on incest are received by society or deal with the possibility of incest being true? The article argues that the reality or not of incest is a legitimate historical question that must be asked; if not the scientific taboo may echo the social taboo.

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