Rire de l’adultère pour se moquer des convenances bourgeoises et se gausser du droit (1880-1940)

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2023

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Frédéric Chauvaud, « Rire de l’adultère pour se moquer des convenances bourgeoises et se gausser du droit (1880-1940) », Raison présente, ID : 10670/1.y0ddq4


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Les journalistes judiciaires, appelés tribunaliers, assistent aux audiences correctionnelles et à celles des cours d’assises. Ils reproduisent les échanges verbaux et signalent les moments où le public s’esclaffe. L’adultère figure en tête des « causes amusantes », selon l’expression courante de l’époque. De la sorte, si le rire, toujours tributaire d’une époque et d’un contexte, permet de communier, il est aussi une façon de se moquer de la justice. Des chroniqueurs se demandent si l’adultère doit vraiment être du ressort de la Justice pénale. Toutefois, pendant l’entre-deux-guerres, le rire s’avère moins anodin, il mène parfois la charge contre le Code pénal et la société patriarcale ou, au contraire, contre le « relâchement des mœurs ». En se moquant des maris trompés, les tribunaliers renforcent les représentations des rôles masculins et féminins, tels qu’elles ont été fixées dans le Code civil napoléonien.

Laughing at Adultery to Mock Bourgeois Manners and Laws on Infidelity (1880-1940)In the late nineteenth century, court journalists, or tribunaliers, sat in correctional and appeal courts, transcribing verbal exchanges and recording moments when laughter would break out among the audience. Adultery topped the list of the so-called “funny causes,” [ causes amusantes], to use the phrase of the times. Court audiences joined in laughter to mock bourgeois mores as well as the laws that protected them, especially in cases involving adultery. Some journalists commented on whether adultery should even be subject to penal law. By the interwar period, laughter proved less anodyne, at times leading the charge against the patriarchal penal code. On the other hand, the mockery in the courts by the tribunaliers of husbands whose wives had committed adultery, reinforced the masculine and feminine roles as defined by the Napoleonic Code.

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