2 mai 2022
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Simone Santana da Silva et al., « Condition féminine et santé sexuelle et reproductive au Brésil et en France », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10.3389/fpsyg.2022.862431
Introduction: Des éléments marquent la réalité de la lecture du corps féminin dans les constructions symboliques et les symboles sociaux dans l'exercice de leur santé reproductive. L'étude vise à identifier les éléments qui caractérisent la condition féminine tout en analysant la santé reproductive des femmes brésiliennes et françaises. Matériaux et méthodes: Une étude qualitative, multicentrique et internationale a été menée au Brésil et en France entre 2016 et 2019. Les données ont été produites grâce à l'utilisation de scripts semi-structurés. Des discussions de groupe et des entretiens individuels ont été menés avec des femmes ayant accouché, des couples hétéro-féminins ayant vécu l'expérience de la gestation et de la naissance d'un bébé, et des professionnels des services de soins maternels et infantiles ou des membres des associations concernées par la santé des mères et des bébés. Elle a été guidée par le cadre théorico-méthodologique de l'analyse institutionnelle dans la lignée de la socio-clinique institutionnelle française. Résultats: La santé sexuelle et reproductive dans les réalités étudiées au Brésil et en France sont parfois proches et parfois éloignées. Dans ce qui concerne le système de santé brésilien, l'avortement est criminalisé et souvent pratiqué illégalement. En outre, la grossesse, l'accouchement et la période post-partum sont hautement médicalisés. En outre, l'accouchement n'est pas assuré comme une expérience pour la femme et sa famille. Cet aspect est confirmé par le nombre élevé de césariennes pratiquées ou par les indicateurs de mortalité maternelle et infantile. Le système de santé français privilégie les accouchements par voie basse et semble assurer plus d'autonomie aux femmes, mais en même temps, il est usé par la logique du profit, l'efficacité des actions et la rationalisation des pratiques. En association avec ces éléments, il existe d'autres éléments intrinsèques au fonctionnement de l'institution qui délimitent le format de chaque pays : la notion de droits de la femme, la violence à l'égard des femmes et la discussion sur les marqueurs d'oppression que sont la race, le genre, la sexualité et la classe sociale. Conclusions: Les deux pays révèlent des aspects liés au rôle social du corps des femmes. La logique établie se reflète dans la décision d'avoir des enfants, la maternité, l'autonomie des femmes sur leur propre corps, ainsi que dans les valeurs fondamentales liées à l'interruption de grossesse et les pratiques professionnelles développées dans les soins prénataux, l'accouchement et le post-partum.