2019
Cairn
Philippe Mioche, « L’Afrique, terre promise de l’aluminium ? », Cahiers d'histoire de l'aluminium, ID : 10670/1.y0q0pj
Quelle est l’évolution de l’industrie de l’aluminium en Afrique ? Comment rendre compte du contraste persistant entre les potentiels naturels du continent africain (hydroélectricité et gisements de bauxite) et le poids encore très faible à l’échelle mondiale de l’aluminium en Afrique ?L’exploitation de la bauxite africaine s’amorce pendant et après la Seconde Guerre mondiale. De nombreux et importants projets d’industrialisation (usines d’alumine et électrolyses) naissent dans les années 1950 dans le contexte des débats sur « l’Eurafrique » et de la préparation du Marché commun. Ils s’interrompent lors des indépendances. Cependant, la première électrolyse démarre en 1957 au Cameroun, la première usine d’alumine en 1960 en Guinée. L’autre développement de l’industrialisation de l’aluminium en Afrique intervient en Afrique du Sud (transformation en 1949, électrolyse en 1973).Nous avons trois temps, celui des rêves d’Afrique et des premières réalisations post-coloniales, puis une longue période de difficultés après les indépendances. Une troisième étape se dessine sous nos yeux, de nouveaux projets et des réalisations sont mis en œuvre depuis le début du millénaire. Mais les acteurs industriels ne sont plus les mêmes. Aux pionniers comme Alcan, Baco et Pechiney, se sont substitués des intérêts australiens, russes, chinois et émiratis. L’Afrique pourrait-elle devenir rapidement un territoire majeur de l’aluminium dans le monde ?