2011
Cairn
Yeva S. Nersisyan et al., « Un excès de dette publique handicape-t-il réellement la croissance ? », Revue de l'OFCE, ID : 10670/1.y0ybe8
La pire des récessions depuis la Grande Dépression des années 1920 a entraîné un gonflement des déficits publics dans la plupart des pays du fait de la chute des recettes fiscales, du renflouement des institutions financières et de la mise en œuvre de politiques budgétaires contra-cycliques. À quelques rares exceptions près, la plupart des économistes pensent que la hausse des déficits est souhaitable à court terme mais ils se méfient de ses effets possibles à long terme. De nombreux arguments théoriques confortent la thèse selon laquelle un haut niveau du ratio de dette publique peut ralentir la croissance. D’autres arguments peuvent être avancés à propos des effets immédiats de la dette sur l’inflation et la solvabilité des États. La recherche conduite par Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff est fréquemment citée à l’appui de la thèse d’un impact négatif de la dette publique sur la croissance et la stabilité financière. Nous examinons ici ce travail. Nous faisons la distinction entre les pays à monnaie souveraine dans lesquels le taux de change est flottant et la conversion de la monnaie nationale n’est pas garantie et les pays qui vivent dans des régimes monétaire et de change contraignant la convertibilité. Nous montrons à partir de cette analyse que les résultats de Reinhart et Rogoff qui ne font pas cette distinction, sont erronés, tout particulièrement dans le cas des États-Unis.