Serving and being served : full-time domestic work among the wealthy Servir et être servi.e : le travail domestique à temps plein chez les grandes fortunes En Fr

Fiche du document

Date

29 mai 2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes



Sujets proches En Fr

Working conditions Tâches

Citer ce document

Alizée Delpierre, « Servir et être servi.e : le travail domestique à temps plein chez les grandes fortunes », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.y1k84c


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Governess, butlers, nannies or cooks work every day for very wealthy families to clean their homes and organize their lives. Their work situations, which involve serving full time at their employers' homes, and often sleeping and living there, fall outside the standard forms of employment. How is the domestic work relationship constructed in the intimate space of the home? By mobilizing the tools of the sociology of work, and with the support of a multi-site survey conducted among the different populations involved in the domestic work relationship -employees, employers, and the intermediary institutions of their relations-, this thesis explores the different dimensions of this relationship and the ways in which employers and employees invest their professional roles. The thesis discusses the hypothesis that the dimensions of the employment relationship are plural, and that their combinations give rise to a range of situations in which power relations and negotiations with varying outcomes are played out. It shows under which conditions serving in high net worth positions can lead to symbolic and material rewards for employees. Nevertheless, in order to remain in the world of wealth and hope to benefit from it, employees must play the game of servility and accept the social order that inferiorizes them in relation to their employers. Employers, on the other hand, largely euphemisticize the wage dimension that binds them to their employees and find it difficult to see themselves as employers. Beyond the plurality of domestic relationships observed empirically, the thesis highlights that their conditions of production are based on their discretionary and informal nature and the rejection of institutions that propose to regulate them.

Gouvernantes, majordomes, nannies ou cuisiniers travaillent au quotidien pour des familles très fortunées à l’entretien de leurs domiciles et à l’organisation de leurs vies. Leurs situations de travail, qui impliquent de servir à temps plein chez leurs employeuses.eurs, et souvent, d’y dormir et d’y vivre, échappent aux formes standard de l’emploi. Comment le rapport de travail domestique se construit-il dans l’espace intime des maisons ? En mobilisant les outils de la sociologie du travail, et à l’appui d’une enquête multisite conduite auprès des différentes populations impliquées dans le rapport de travail domestique - employé.e.s, employeuses.eurs et agents intermédiaires de leur relation -, cette thèse explore les différentes dimensions de ce rapport et les manières dont les employeuses.eurs et les employé.e.s investissent leurs rôles professionnels. La thèse discute l’hypothèse selon laquelle les dimensions du rapport de travail sont plurielles, et que leurs combinaisons donnent lieu à un panel de situations où se jouent des rapports de pouvoir et des négociations aux issues variées. Elle montre à quelles conditions servir chez les grandes fortunes peut être source de rétributions symboliques et matérielles pour les employé.e.s. Néanmoins, pour servir dans les mondes de la richesse et espérer en tirer profit, les employé.e.s doivent jouer le jeu de la servilité et accepter l’ordre social qui les infériorise par rapport à leurs employeuses.eurs. De leur côté, ces dernières.iers euphémisent largement la dimension salariale qui les lie à leurs employé.e.s et peinent à se concevoir comme des employeuses.eurs. Au-delà de la pluralité des rapports de domesticité constatées empiriquement, la thèse met en évidence que leurs conditions de production reposent sur leur caractère discrétionnaire et informel et le rejet des institutions tierces existantes qui proposent de les réguler.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en