La production de gymnastiques médicales pour les enfants malades hospitalisés au XIXe siècle : spécialisation médicale et différenciation des gymnastiques

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En France, durant tout le xixe siècle, se développent un mouvement de réformes hospitalières et un processus de spécialisation médicale. Dans le même temps, pour étendre leur sphère d’intervention et asseoir leur légitimité, les promoteurs de la gymnastique pénètrent les différentes institutions (militaires, scolaires et sociétés civiles) et en particulier les établissements thérapeutiques. Le regroupement d’enfants malades présentant un même syndrome (sourds, difformités, folie, etc.) au sein d’un établissement spécial et l’émergence d’un regard clinique créent les conditions d’une spécialisation médicale (otologie, chirurgie orthopédique, psychiatrie, etc.). Un savoir technique se développe, des procédés thérapeutiques et des traitements s’élaborent dans chacune d’elles. Des formes gymnastiques se mettent en place comme complément thérapeutique. Elles sont élaborées par des agents (gymnastes, instituteurs, infirmières, etc.) sous le contrôle du médecin-chef (expert de la maladie traitée) du service concerné. Pour comprendre la signification de ces pratiques physiques, d’une part, nous avons catégorisé les établissements pour enfants malades ou déficients par type de maladie traitée et, d’autre part, pour chacune de ces catégories, nous avons établi une typologie de la gymnastique appliquée dans ces structures. Ce travail fait apparaître sept formes de gymnastique médicale dont la genèse s’échelonne entre les années 1818 et 1890 : la gymnastique orthopédique, préventive et curative pour « les sourds » ; orthopédique pour « les difformes » ; médico-pédagogique pour « les idiots » ; kinésithérapeutique pour les « choréiques » ; rationnelle et hygiénique pour « les scrofuleux » ; raisonnée pour « les ataxiques » ; médico-psychologique pour « les malades mentaux ».

The production of exercise therapy for ill children hospitalized in the xixth century : medical specialization and differentiation of exercisesIn France, during the xixth Century, has been developed a reform process for hospitals and medical specialization. At the same time, to extend their sphere of intervention and set their legitimacy, the promoters of Gymnastics have penetrated various institutions (military, school and civil society), in particular therapeutic institutions. The gathering of sick children presenting the same syndrome (deafness, deformities, insanity, etc.) within a special institution and the emergence of a clinical gaze has been created conditions for medical specialization (otology, orthopedic surgery, psychiatry, etc.). As technical knowledge has extended, therapeutic processes and treatments have been developed in concordance. Kinds of physical exercise have been set up as complementary therapy. There have been conducted by agents (gymnasts, primary school teachers, nurses, etc.) under the supervision of the Head Physician (expert in the disease) of each medical department. To understand the physical meaning of these practices, on one hand, we have categorized the institutions for sick children or children disabled according the type of disease supposedly to be treated, and, on the other hand, for each of these categories, we have laid down a typology of the physical exercises used in these institutions. The research points out seven kind of physical exercise therapy ranged from the years 1818 to 1890 : the orthopedic exercises, preventive and curative for « the deaf »; orthopedic for « the disabled people »; medical educational for « the idiots »; physiotherapy for « choreic syndrome »; rational and hygienic for « the scrofulous »; rational for « ataxic cerebral palsy »; medical psychological for « the mentally ill ».