Carl Haller von Hallerstein, témoin et acteur de l’éveil des nations en Grèce

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1 avril 2024

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Jérôme Schweitzer, « Carl Haller von Hallerstein, témoin et acteur de l’éveil des nations en Grèce », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.y4pk7d


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Le voyage en Grèce entrepris par Carl Haller von Hallerstein à partir de 1810, débute au moment où l'empire français est à l'apogée de son pouvoir sur l'Europe. La France domine alors le continent, Napoléon songe à l'établissement d'un équilibre avec les autres puissances comme l'Autriche et la Russie. La période est aussi marquée par les répercussions de la Révolution française, dont certaines idées restent au coeur du projet napoléonien, des idées qui continuent alors à inspirer les mouvements nationalistes partout en Europe. Ce bouillonnement est alors à l'oeuvre, dès sa traversée de la mer Adriatique, Haller en est conscient lorsque le commissaire impérial français de Corfou lui confie la crainte d'un soulèvement grec contre les Turcs en marge de la progression russe vers Constantinople 1. Même si son voyage constitue une parenthèse pour Haller dans les combats de la période, ce voyage est aussi marqué par une lutte d'influence entre les souverains pour s'assurer de la diffusion de l'héritage antique. Au cours de la seconde moitié du XVIII e siècle, Caylus ou Winckelmann démontrent « l'existence d'une civilisation grecque non altérée par la tradition romaine 2 ». Les nations européennes, inspirées par cette recherche de la beauté et d'une forme de perfection originelle de la civilisation occidentale, se montrent alors attentives aux découvertes et à la défense de leurs intérêts en Grèce. Le roi Louis de Bavière comprend rapidement tout l'intérêt qu'il pourrait retirer de fouilles menées en Grèce. Malgré le soutien de son royaume à l'Empire français, le prince héritier rejette, à titre personnel, l'hégémonie revendiquée par la France sur le continent. Proche du courant nationaliste allemand 3 , il semble prêt à repousser les références à Rome portées par la « Grande Nation » pour embrasser celles de la civilisation grecque 4. Cette passion pour l'hellénisme se développe d'autant plus dans toute l'Allemagne qu'elle se nourrit du nationalisme naissant et du courant néo-humanisme favorisé, entre autres, par Wilhelm von Humbolt. Pour former un esprit national allemand, une étape fondamentale semble être la recherche d'origines permettant d'échapper à l'emprise culturelle française 5. Dans leur quête, les partisans de la nation allemande se tournent vers l'invocation d'Arminius vainqueur des légions romaines à Teutobourg, mais ils regardent aussi en direction de la Grèce. Louis de Bavière, soucieux de la place occupée par son royaume au sein des principautés allemandes, considère avec intérêt l'idée de rassembler une collection d'antiques sur laquelle il pourra s'appuyer pour revendiquer une forme d'universalisme propre à cette civilisation. En effet, le royaume Bavière né en 1806 puis

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