24 septembre 2014
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Lucile Etienne, « Accentuation récente de la vulnérabilité liée à la mobilité du trait de côte et à la salinisation des sols dans l’archipel de Kerkennah (Tunisie) », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.y5banq
L’archipel de Kerkennah, situé dans le Golfe de Gabès en Tunisie, est composé d’une dizaine de petites îles dont le relief est très plat et la lithologie meuble et fragile. Les espaces les plus bas sont occupés par des sebkhas, espaces salés et stériles. L’évolution du climat et l’élévation relative du niveau de la mer ainsi que les évolutions importantes des modes de vie et de production locaux ont conduit à des changements majeurs dans l’occupation du sol. Dans ce contexte, cette thèse vise à comprendre l’évolution de la vulnérabilité liée à la mobilité du trait de côte et à la salinisation des sols depuis les années 1960. Des études diachroniques de photo-interprétation et télédétection ont été réalisées afin d’observer et mesurer l’évolution de l’occupation du sol, du trait de côte et de l’extension des surfaces de sebkhas. Grâce à ces études et à des relevés de terrain, il est apparu que les côtes subissent majoritairement une érosion significative (0,12m/an) et que les surfaces de sebkhas s’étendent. Ces phénomènes physiques, associés aux évolutions de l’occupation des sols et aux modes de gestion parfois peu adaptés, ont conduit à une augmentation de la vulnérabilité liée à la mobilité du trait de côte et à la salinisation des sols. Les résultats d’un questionnaire, proposé à 139 personnes, laissent penser que la population locale perçoit le retrait de la côte et la salinisation des sols comme étant des phénomènes préoccupants et dangereux. Ainsi le contexte local est plutôt cohérent avec des phénomènes dommageables réels et une population qui semble les connaître. Cependant, la gestion littorale dans l’archipel ne semble prendre en compte ni la vulnérabilité existante, ni la perception et les connaissances de la population locale. Même si la gestion intégrée des zones côtières est préconisée en Tunisie, elle n’est pas mise en place dans l’archipel de Kerkennah.