10 décembre 2019
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Laurence Agnes, « Je suis personne », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.y5dz6m
Le handicapé est-il une personne ? la question peut sembler scandaleuse mais elle s’impose lorsqu’on constate l’écart entre l’exposition médiatique et la traque dont il est l’objet. Paradigme du manque, le handicapé est aussi un monstre contemporain, nommé ainsi pour se différencier de lui. Avec Ulysse, nous commencerons de réfléchir au concept de personne dans sa relation au logos pour continuer avec Boèce, Kant pour constater, par l’actualité de l’eugénisme, par l’invention des concepts d’humain personne et d’humain non-personne, la persistance de notre doute quant au statut de personne du handicapé. Le soin comme outil de rencontre avec la personne et en particulier avec la personne porteuse de handicap nous aide à renouer avec une certaine sacralité du corps et donc à reconsidérer l’être de la personne soignée. L’étude du souci avec Heidegger, ensuite, montre le lien qu’il entretient avec l’Homme, avec la mort et avec le temps, dernier rempart au contrôle de l’Homme sur lui-même. Si le soin permet de rencontrer la personne, il reste une certaine fragilité ontologique du handicap qui le met en danger de façon permanente. Malgré cela, malgré cette fragilité persistante, est-il réellement possible de ne pas reconnaître la personne dans tout être humain porteur de handicap ?