Les politiques de santé publique des maladies vénériennes 1880-1946

Résumé Fr

Au XIX e siècle, le courant hygiéniste qui se développe mélange des considérations sanitaires, sociales et morales. Le réglementarisme 1 , à savoir le contrôle de la prostitution, s'inscrit pleinement dans cet axe : réguler un phénomène social par une prévention sanitaire pour préserver au maximum l'ordre moral de la société. Progressivement, le médecin chargé de la surveillance de la prostitution passe d'une pratique libérale à une mission publique. En effet, la crainte de la syphilis s'est exacerbée à la fin du XIX e siècle et a fait l'objet d'une littérature obsédante jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale 2. Ces angoisses médiatiques sont traduites juridiquement dans les exposés des motifs des lois et règlements sur la prostitution ou les maladies vénériennes. Cette panique sanitaire n'est pas circonscrite au cadre national, mais s'inscrit dans un contexte global dont l'institutionnalisation internationale est rendue possible par la mondialisation (I). Le débat national et international oblige à des modifications substantielles du système français de lutte contre les maladies vénériennes, polarisé sur le contrôle de la prostitution (II). Des solutions alternatives sont également proposées (III).