2004
Cairn
Yves Chastagnaret, « Un romantique républicain méconnu : André Imberdis », Revue d'histoire littéraire de la France, ID : 10670/1.y8b4iy
Dans la génération de 1830, André Imberdis est certainement l’un des romanciers les moins connus. Sa production, discontinue, paraît se réduire à deux titres : L’Habit d’Arlequin (1832) et Le Dernier jour d’un suicide (1835). Mais ces deux œuvres sont emblématiques de ce que l’on pourrait appeler « l’esprit » de 1830 dont l’écho se fait entendre bien au-delà des frontières de l’événement. Imberdis appartient à ce type d’écrivains républicains dont l’œuvre intègre ouvertement les revendications de la satire contemporaine dans ce qu’elle a de plus fulminant. Cet admirateur de Barbier, ce sectateur de Lamennais dénonce à travers ses œuvres maladives, sur le mode de l’imprécation, les tares de la Monarchie de Juillet qu’il présente comme un véritable rapt des aspirations populaires. Mais, plus largement, c’est l’ensemble du mythe de la société révolutionnée, prétendument fondée sur l’égalité et la justice, qu’il renverse dans sa passion forcenée dont les teintes violentes font penser à un certain type d’écriture, celle des « Jeune-France » et de Pétrus Borel, en particulier.