28 avril 2022
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Javier Fernandez Contreras et al., « COPY-PASTE. L'intérieur, du Web 2.0 au Métavers », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.y8cana
Que penser de la multiplication de ces quelques icônes du design réduites au statut d’attrape-likes sur les réseaux sociaux ? Aperçu sur l’Instagram de Bella Hadid et d’autres influenceurs, le miroir Ultrafragola d’Ettore Sottsass est devenu viral. Dématérialisé en cadre à selfies, il sort du champ de l’intérieur pour passer dans celui du meme, calibré pour le profil designista, avant de retourner dans le réel sous des formes détournées. Par exemple, sur une toile de Romane de Watteville, jeune artiste romande lauréate du Prix Mobilière 2022, ou dans les simulations 3D que l’Espagnol Dani Miras vend en poster ou en NFT. Avec l’avènement des métavers, l’influence qu’exerce le médium sur la conception d’environnements domestiques, urbanistiques ou commerciaux évolue du web 2.0 au web 3.0. Tel Néo, dans le film « Matrix », sorti en 1999, on s’interroge alors sur la pilule à choisir. La bleue, qui nous garde dans l’illusion d’une vie normale (la virtuelle) ? Ou la rouge, qui révèle un dispositif dans lequel l’existence humaine se réduit à une batterie censée alimenter la machine tentaculaire produisant la fiction ? Dans son documentaire « The pervert's guide to cinema », le philosophe Slavoj Žižek voulait en avaler une troisième afin de trouver la réalité dans l’illusion même. Aujourd’hui, il compare la pilule bleue à celle que nous tend Mark Zuckerberg dans son projet de métavers.Nous avons demandé son avis à Javier Fernández Contreras, responsable du département d’architecture d’intérieur de la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD) de Genève.