2005
Cairn
Michael Saraga et al., « Épreuve de réalité et psychose chez Freud : La fin de la psychose – l'heure d'un dernier « retour » ? », Psychothérapies, ID : 10670/1.y8dlhj
Le DSM a conduit les cliniciens à renoncer à la névrose ; la psychose, pourtant, persiste, même si sa pertinence théorique est remise en question par le principe d’une approche descriptive qui se veut a-théorique. Sur le plan clinique, la psychose désigne le plus souvent une perturbation du rapport au réel. Cette association remonte à Freud, qui parlait de conflit entre le moi et la réalité. On trouve chez Freud deux théories bien distinctes sur cette question : l’une explore le développement précoce du rapport à la réalité, l’autre se préoccupe du phénomène de la psychose. Ce travail s’attache à montrer comment ces deux efforts théoriques se développent et suggère quelques points d’articulation possibles. On dégage ainsi ce qu’on pourrait appeler une psychose psychanalytique originelle, sur la base de laquelle les successeurs de Freud proposeront des conceptions de la psychose souvent incompatibles entre elles. La théorie freudienne de la psychose apparaît comme une construction relativement cohérente, qui laisse cependant nombre de questions, notamment cliniques, sans réponse – elle aura d’ailleurs laissé son auteur lui-même assez insatisfait.En définitive, le terme de psychose, à l’heure où il a perdu la névrose, son partenaire dialectique, renvoie à un champ théorique complexe et pour l’essentiel contradictoire. Sa survivance témoigne de son utilité clinique en tant que qualificatif descriptif de certains états psychiques graves ; sur un plan théorique, il convient probablement de s’en tenir à une certaine prudence quant à l’emploi qu’on en fait.