2001
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Christian Tulet, « Conquête du pouvoir et affaissement économique des Andes du Venezuela au XXe siècle », Espaces tropicaux (documents), ID : 10670/1.y94ryu
Dans le célèbre ouvrage «Los Andinos en el poder», le Vénézuélien D. A. Rangel rappelle que, pendant plus de la moitié du XXe siècle, les dirigeants du Venezuela sont tous nés dans un rayon de 20 km autour de la ville de Rubio, dans le Tâchira, près de la frontière avec la Colombie. La puissance acquise par la région andine, grâce à l’expansion caféière des dernières décennies du XIXe siècle, trouve sa manifestation politique avec la prise du pouvoir par Cipriano Castro en 1899. Les Andinos colonisent alors l’appareil administratif et militaire et installent des groupes de pression dont l’influence n’a pas encore disparue. Pourtant l’expansion économique qui a provoqué cette conquête politique ne va pas lui survivre. À la différence d’autres régions caféières latino-américaines (Sào Paulo au Brésil, Antioquia en Colombie, Plateau central du Costa Rica), les Andes du Venezuela vont entrer dans une récession durable. L’activité caféière s’essoufle, avant même de subir les conséquences conjuguées de la crise mondiale et de l’expansion pétrolière nationale. Désormais les Andes se convertissent en un foyer très important d’émigration à destination de tout le pays, principalement des grandes villes. Même redevenue périphérie nationale, la région andine conserve toutefois les moyens de rebondir. Lorsque apparaissent des opportunités, celles-ci sont immédiatement valorisées par une population dont les spécificités, les qualités de sérieux et de travail les font partout reconnaître et apprécier. La personnalité andine, enracinée dans une paysannerie toujours présente et dynamique, demeure une réalité forte.