Au cœur du Pletzl, la rue des Rosiers, un lieu emblématique de l'immigration juive à Paris des années 1920 aux années 1950

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22 octobre 2009

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Jean Laloum, « Au cœur du Pletzl, la rue des Rosiers, un lieu emblématique de l'immigration juive à Paris des années 1920 aux années 1950 », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.y9bj5i


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La rue des Rosiers est sans conteste le lieu dans la capitale qui a le mieux représenté dans sa diversité les différentes composantes et sensibilités de l'immigration juive. Axe central d'un quartier que certains habitants avaient coutume, avant-guerre, de désigner affectueusement comme le " Ghetto de Paris ", il sut accueillir, tour à tour, tout au long des décennies du siècle dernier des Juifs d'Alsace Lorraine, des émigrés d'Europe centrale et orientale puis des réfugiés originaires du Maghreb. Bornée par les rues Malher et Vieille du Temple, cette voie de 303 mètres concentre une très grande diversité d'activités économiques, sociales, culturelles et cultuelles. 90 fiches des fichiers d'aryanisation économique établis sous Vichy rendent partiellement compte de cette variété : bonneteries, brocanteurs, casquettiers, chaussures, cordonniers, chiffons, marchands ambulants, tailleurs. 38 fiches ont trait aux métiers liés à l'alimentation, particulièrement représentés, une des spécificités majeures de la rue et, plus largement, du quartier : 5 boucheries, 5 charcuteries, 5 boulangeries, 11 épiceries, 3 marchands de poissons, 3 restaurants. Une librairie, une imprimerie, une Ecole de Travail formant de jeunes apprentis, deux oratoires situés aux numéros 17 et 25, le siège de sociétés de secours mutuel confortent cette dimension identitaire marquée de la rue des Rosiers. Pour une grande partie des commerces de bouche, la mise en œuvre de l'aryanisation économique dérogea au processus patenté de dilapidation. À l'initiative de l'Association consistoriale israélite de Paris (ACIP), ceux-ci - tout comme un certain nombre de librairies spécialisées dans la commercialisation d'ouvrages ou d'objets à caractère cultuel - purent provisoirement maintenir leur activité, sous le contrôle toutefois d'un administrateur provisoire, à la condition expresse de n'accueillir qu'une clientèle exclusivement juive. Les bénéficiaires de cette mesure furent-ils au final mieux " préservés " à la fin de l'Occupation ? Le bilan de la "Solution finale" rapporté à la seule rue des Rosiers - suivant une recension nominative incomplète compte tenu des sources fragmentaires -, fait état de 225 déportés. Avec la disparition d'hommes, de femmes, de familles entières, ce sont des pans entiers de l'activité économique de cette artère qui se trouvèrent de ce fait engloutis : " Ici, décrit un passant en 1945, les boutiques sont soit couvertes de planches cloutées et pareilles à de grands cercueils, soit sont repeintes à neuf. Inscriptions en caractères hébraïques, étoiles de David, vins de Sion, saucissons kocher. " Quelle spécificité la rue parvint-elle à recouvrer au lendemain de la Libération ? Comment l'activité économique put-elle redémarrer ? Quels en furent les initiateurs ?

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