Projeter des fantômes : le médium spirite au cinéma

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2018

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Mireille Berton, « Projeter des fantômes : le médium spirite au cinéma », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.yapwm2


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Dans bien des films de fiction contemporains, les fantômes peinent à être vus et entendus par les vivants, ou alors établissent une mauvaise communication avec ceux-ci, ce qui entraîne malentendus et déconvenues. C’est le cas en particulier dans les comédies romantiques des années 1980 et 1990 où des couples sont séparés par la mort, le mari tentant désespérément de rétablir un bon contact avec sa femme. Les problèmes liés à l’invisibilité et l’inaudibilité du fantôme peuvent toutefois être résolus grâce à l’intervention d’un médium capable d’avoir accès au monde de l’au-delà. Permettant de contourner l’obstacle posé par l’immatérialité et l’imperceptibilité du fantôme, le médium devient alors un double instrument de médiation : il est à la fois un intermédiaire humain qui transmet un message et établit un lien entre les vivants et les morts, et un « outil » qui dote le fantôme d’une nouvelle phénoménologie, lui donnant une certaine efficience au plan matériel. Aussi apparaît-il comme un médium au deux sens du terme, humain et technologique, à savoir comme un corps médiateur qui se transforme en machine capable de capter des énergies (des sons et des images) imperceptibles. Sous cet angle, il devient un « appareil » qui révèle la présence du fantôme, mimant le fonctionnement d’outils d’enregistrement tels la photographie ou, mieux encore, le cinéma. L’histoire du médiumnisme confirme d’ailleurs cette fonction technologique du médium en mesure de représenter un esprit : les médiums dits à matérialisation sont capables de prêter leur corps à l’apparition d’ectoplasmes lors de séances conçues sur le modèle de la camera oscura. Le médium se retire en effet dans un « cabinet » formé de tentures noires pour donner naissance, dans une quasi-obscurité, aux fantômes sollicités durant la séance. Sur la base d’une prémisse théorique qui conçoit le médium comme une machine-cinéma de captation-projection du fantôme, cet article propose d’analyser leurs relations, de sorte à mettre en évidence la dimension proprement réflexive de leur représentation au cinéma.

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