Un numéro « précaires » pour quoi faire ?

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éditorial

Résumé Fr

Ce numéro du BMS est toutà fait spécial, et pas seulement pour avoirété préparé et finalisé pendant la crise du COVID-19. Il aété conçu en février, alors que la double mobilisation des revues françaises de sciences sociales-contre le projet de réforme des retraites alors présentée au parlement et le projet de loi de programmation pluriannuelle sur la recherche-battait son plein 1. Il prend acte de ce que la précarisation des métiers de l'enseignement supérieur et de la recherche, qui ne cesse de s'accroître depuis une vingtaine d'années, constitue un dommage particulièrement grave, tant au niveau individuel que collectif. Cette précarité n'est pas le « coût »à payer pour entrer dans la carrière universitaire. Il ne s'agit pas seulement d'enchaîner post-doc(s) et poste(s) de professeur adjoint (ou associé, ou assistant) avant de se voir titulariser (tenured) : ce que les discours sur l'ajustement nécessaire des systèmes universitaires nationaux, via la globalisation,à un modèleétats-unien idéal-typique peuvent laisser croire. La diversité nationale des modèles d'organisation universitaire perdure, mais la dualisation des marchés de l'emploi académique est une tendance générale (Afonso, 2016). Les emplois précaires sont devenus une des composantes des métiers de l'enseignement supérieur et de la recherche, lesquels se sont diversifiés au fil de la massification de l'université, du développement des sociétés de la connaissance-avec ce qu'elles comportent de « démocratisation », au sens de partageélargi du savoir-et de la multiplication des doctorats. La précarité est désormais une donnée structurelle pour un secteur dont les formes de management sont de moins en moinséloignées des autres secteurséconomiques (Enders et Musselin, 2008) 2. Une partie sans cesse croissante des enseignements est ainsi, dans de nombreux pays de l'OCDE notamment, quel que soit le modèle d'organisation de l'enseignement supérieur et de la recherche qui prévaut, assurée par des enseignant.es en contratà durée limitée, et souvent limitéeà une année universitaire, sans garantie de reconduction ; tandis que le nombre de postes d'enseignant.es titulaires ne cesse de diminuer. De la même façon, la systématisation du financement de la recherche par contrat a pour conséquence l'accroissement de la part de personnels sous contrat précaire,à tous les niveaux de la chaîne de réalisation des enquêtes : fonction administratives, financières, communication, collecte et analyse des données, publication et valorisation 3. Bien que cette lecture soit partagée largement, les conséquences qui en sont tirées, elles, diffèrent selon les points de vue. Certain.es, comme Jürgen Enders et Christine Musselin cité.es ci-dessus, considèrent qu'on est faceà un phénomène massif de transformation, qu'il convient d'analyser afin d'en comprendre la dynamique et de se donner les moyens de limiter les problèmes d'ajustement. D'autres pensent au contraire que ces transformations sont le résultat de

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