2023
Cairn
Marina Bousquet, « La leucémie aiguë myéloblastique avec mutation de NPM1 », Hématologie, ID : 10670/1.ycxaey
Les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) avec mutation de NPM1 représentent 30 % de l’ensemble des LAM et 50 % des LAM à caryotype normal. NPM1, ou nucléophosmine, est une protéine navette, majoritairement nucléolaire, impliquée dans de nombreux processus cellulaires tels que la biogenèse des ribosomes, l’apoptose, la réparation de l’ADN ou la duplication des centrosomes. Dans la LAM, il existe de nombreuses mutations de NPM1, principalement localisées dans l’exon 12 du gène NPM1, qui conduisent toutes à un changement de localisation subcellulaire de la protéine qui devient cytoplasmique. Cette délocalisation de NPM1 est l’élément clé à l’origine du développement tumoral. Ces dernières années, l’avancée des connaissances sur les LAM avec mutation de NPM1 a permis de mieux définir les spécificités de cette pathologie : exclusion mutuelle avec les autres anomalies cytogénétiques récurrentes, mutation présente à la rechute, localisation aberrante du mutant NPM1 et de NPM1 sauvage, profil d’expression particulier des gènes homeobox, signatures spécifiques de micro-ARN et de longs ARN non codants. Ainsi, depuis 2017, les LAM avec mutation de NPM1 sont reconnues comme une entité distincte dans la classification de l’Organisation mondiale de la santé. Cette revue fait un état des lieux des connaissances actuelles sur les mécanismes oncogéniques médiés par NPM1 muté avec un focus sur les dérégulations transcriptionnelles et les conséquences de la délocalisation de NPM1 et de ses partenaires. L’avancée des technologies, associée à une meilleure compréhension du mode d’action de NPM1 muté, permettent désormais d’envisager de nouvelles options thérapeutiques dans le traitement des LAM avec mutation de NPM1.