Faire et défaire l’ordre institutionnel et politique par l’action publique : des réformes des politiques migratoires et frontalières à la sortie du « régime sécuritaire » en Turquie

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2024

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Elen Le Chêne, « Faire et défaire l’ordre institutionnel et politique par l’action publique : des réformes des politiques migratoires et frontalières à la sortie du « régime sécuritaire » en Turquie », Critique internationale, ID : 10670/1.yda9xu


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En Turquie, la sortie du « régime sécuritaire » en place depuis le début des années 1980, et caractérisé par la domination de l’armée, pose la question des conditions d’un changement politique et des manières de le saisir sociologiquement. J’invite à aller au-delà des coups d’éclat et des aménagements institutionnels formels dont le parti de gouvernement, l’AKP, est tenu pour le chef d’orchestre. Passer par l’étude d’une trajectoire de réformes de l’action publique migratoire et frontalière sur le temps long éclaire à nouveau frais la perte d’influence de l’armée sur l’activité gouvernementale que les observateurs datent de la seconde moitié des années 2000. Je renseigne à travers elle l’ascension de nouvelles coalitions bureaucratiques dans l’État, l’anticipation des stratégies gouvernementales par des fonctionnaires de police, du corps préfectoral et des experts européens dans leurs activités réformatrices et les « coups » portés à l’encontre de l’armée. Plus spécifiquement, je montre comment la fragmentation des lieux de la décision et de la légitimation politique par l’expertise dans le cadre de programmes d’aide européens financés par la politique de préadhésion produit des effets sur la mobilisation discrète de fonctionnaires dans un processus de subversion de l’ordre institutionnel sécuritaire. 

The end of the "securitarian regime" in Turkey, which has been dominated by the army since the early 1980s, raises questions about the conditions for political change and how these can be sociologically understood. From this perspective, it is important to look beyond the formal institutional arrangements and tactics for which the Justice and Development Party (AKP) is known to be responsible. Studying the trajectory of migration and border policy reforms over the long term sheds new light on the army’s decreasing influence over government activity, which observers date from the second half of the 2000s. This article reports on the emergence of new bureaucratic coalitions within the state, including police officers, prefects, and European experts. It discusses their ability to anticipate government strategies in reform activities and the impact of these coalitions on the army. More specifically, I demonstrate how the fragmentation of decision-making through expertise in the context of European aid programmes financed by pre-accession policy affects the discreet mobilisation of civil servants in a process of subverting the institutional security order.

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