2000
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Matthieu Arnold, « La réception du mouvement völkisch chez les protestants «intacts» », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10670/1.ydftap
Notre communication traite les voix des théologiens et des pasteurs protestants qui se sont opposés à l'exaltation de l’origine (Blut und Boden) et du Volk – que la théologie politique (P. Althaus, E. Hirsch) considérait comme un ordre de la création divine. Parmi les théologiens, les opposants se recrutèrent, avant 1930, surtout au sein de l’aile gauche du libéralisme et parmi les exégètes de la Bible. Pour le reste, et comme les pasteurs, la majorité des universitaires protestants estimaient pouvoir adhérer au mouvement völkisch tout en en repoussant les excès (antisémitisme vulgaire, déification de la race). Après les élections de septembre 1930, la plupart des penseurs protestants se donnèrent pour tâche de combattre, de l’intérieur, la tendance néo-païenne du parti nazi. Seuls des théologiens issus de la théologie dialectique, Paul Tillich et Karl Barth, rejetteront fermement la sacralisation du Volk et du sang ; mais jusqu’à l’avènement des Deutsche Christen, leurs voix, tardives, resteront isolées.