L’exposition précoce et excessive aux écrans (EPEE) : un nouveau syndrome

Résumé Fr En

Les auteurs décrivent un ensemble de signes cliniques apparaissant chez les jeunes enfants qui présentent une exposition précoce et excessive aux écrans de toute nature. Ils proposent de les regrouper en un syndrome nommé « exposition précoce et excessive aux écrans (EPEE) ». Ce syndrome associe des troubles de l’attention, un retard de langage, des troubles de la motricité fine, un intérêt de plus en plus exclusif pour l’écran, des troubles relationnels sous forme d’agressivité, instabilité.Apparaissant dès 8-10 mois chez les enfants les plus exposés, ce trouble se constitue progressivement dans le cours de la deuxième année. Une des caractéristiques essentielles de ce syndrome est sa régression voire disparition s’il est mis fin rapidement à cette surexposition. En revanche quand celle-ci persiste au-delà de 3-4 ans, la régression symptomatique risque de n’être que partielle. Les auteurs proposent des éléments de réflexion et de compréhension psychopathologique et psychodéveloppementale concernant ce syndrome dû à ce qu’ils considèrent comme un véritable perturbateur neurodéveloppemental, à savoir l’écran, en particulier les petits écrans nomades lorsqu’ils sont laissés durablement entre les mains des tout-petits.

The authors describe a set of clinical signs that appear in young children who are exposed to screens of all kinds from an early age. They propose grouping them together under a syndrome called “early and excessive exposure to screens” (EEES). This set of signs includes attention disorders, language delay, and difficulty acquiring fine motor skills, along with displaying an increasingly exclusive interest in screens, relational disorders that manifest in the form of aggressive behavior, and psychomotor instability.With an onset at eight/ten months in children with the highest exposure, this syndrome seems to develop gradually during the second year of life. A main feature of the syndrome is its regression, or even disappearance, if overexposure to screens is quickly ended. However, regression may be only partial if overexposure continues after three or four years of age. The authors propose some psychopathological and developmental understandings of the syndrome, considering screens, particularly small portable screens left in the hands of small children over a long period of time, as real neurodevelopmental disruptors.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en