2009
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Sophie Roux, « Controversies on Nature as universal Legality (1680-1710) », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.yja6n4
L'article " Controversies on Legality (1680-1710) " est un premier complément de l'article " Les lois de la nature : le problème terminologique ", puisqu'il examine les textes où ce qui avait été appelé l'usage physico-mathématique et l'usage métaphysique du mot " loi " se rencontrent. Ces textes s'ordonnent en deux constellations. La première correspond à la polémique d'Antoine Arnauld et de Nicolas Malebranche, où interviennent Bernard Le Bovier de Fontenelle, Pierre Bayle, Jacques-Bénigne Bossuet et François de Salignac de la Motte-Fénelon (1685-1715). La deuxième constellation est constituée par des échanges de Leibniz, Bayle, Jean Christophe Sturm et Gunther Christoph Schelhammer (1695-1707). Si la notion de loi de la nature est omniprésente dans ces textes, c'est qu'elle permet d'interroger les rapports entre trois termes -- les choses de notre monde, une nature définie en termes de légalité universelle, et Dieu, tout à la fois créateur, législateur et garant d'une providence particulière. Trois questions générales y sont successivement abordées, la deuxième et la troisième se décomposant elles-mêmes en deux sous-questions. 1. La première question est celle de la modalité des lois de la nature : sont-elles nécessaires, arbitraires ou contingentes ? 2. La deuxième question est celle de l'universalité des lois de la nature : le principe malebranchiste de la simplicité des voies est-il 1) métaphysiquement satisfaisant ? 2) conciliable avec la notion de providence particulière ? 3. La troisième question est celle de l'efficacité des lois de la nature : 1) quel est le rapport, a parte Dei, entre loi, volonté et puissance ? 2) que doit-on supposer du côté des créatures pour qu'elles soient en mesure de respecter les lois de la nature ? Par delà l'intérêt que présentent ces questions philosophiques, l'existence de différentes réponses à la fin du XVIIe siècle montre que la généralisation de l'expression " loi de la nature " dans les sciences n'a pas été accompagnée d'un consensus sur ce qui pouvait caractériser une loi de la nature. On peut au contraire faire l'hypothèse qu'une des raisons du succès historique de cette expression vient de la capacité qu'elle avait à masquer des différences d'engagements métaphysiques et scientifiques.