De la civilité : Comment les sociétés apprivoisent la puissance

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Les sociétés humaines, parfois, explorent ou se désagrègent, ou, à l’inverse, se figent sous le joug totalitaire. Mais cela arrive moins souvent que l’on ne pourrait s’y attendre, eu égard à la puissance ou à la violence des tensions qui la traversent (inégalités économiques, pression démographique, xénophobie, dégradation de l’environnement, etc.). Qu’est-ce qui fait tenir les sociétés ?À cette question naïve, mais redoutable, les grands systèmes explicatifs classiques n’apportent que des réponses ambiguës : le marché règle certains équilibres, mais il exclut beaucoup d’hommes et détruit des ressources naturelles. L’identité ethnique ou nationale contribue au « vivre ensemble », mais menace toujours de nourrir le repli sur soi et la xénophobie. L’État protège et assure la liberté des citoyens, mais la tentation de la dérive bureaucratique est permanente. La science ouvre de nouveaux horizons, mais elle crée du même coup des problèmes plus épineux.Dans ce livre novateur, Denis Duclos montre pourquoi les échanges marchands, la recherche identitaire, les lois et les sciences ne suffisent pas à assurer sur une longue période la cohésion du groupe humain. Il est un autre facteur qui permet de brider la puissance de ces grandes rationalités : ce liant caché, c’est la « civilité ». Cette civilité, aux manifestations discrètes et multiples, c’est en définitive la façon dont les membres d’une culture apprivoisent les grands mythes – la Parenté, l’État, la Règle – leur permettant de vivre ensemble, mais qui, en même temps, tendent à se figer en rituels obsessionnels.

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