2018
Cairn
Dominique Henneaux et al., « Le client mystère : une technique d’évaluation pour le secteur public ? », Dynamiques régionales, ID : 10670/1.ym8ugk
La technique du client mystère est largement utilisée pour l’évaluation dans le secteur privé, et des usages se développent dans le secteur public. Si ce dispositif évaluatif devient une réalité pour la fonction publique, il suscite toutefois des questionnements d’ordre éthique notamment, voire des réticences. Cet article pointe les enjeux de la technique du ‘client mystère’ dans l’évaluation des politiques ou programmes publics. Ces enjeux sont discutés à l’aune de trois critères : la pertinence de la technique, la qualité de sa mise en œuvre, et le dilemme éthique de son utilisation. Le client mystère peut contribuer à mesurer et juger les effets de l’action publique pour autant que des balises soient fixées. Le dispositif doit être choisi en fonction de ce qu’il apporte pour répondre à la question d’évaluation. C’est ensuite à travers une rigueur de mise en œuvre que le client mystère peut démontrer sa légitimité dans le secteur public et sa validité dans l’évaluation. Quant aux critiques éthiques, l’évaluateur peut être armé, en partie au moins, pour y faire face. Elles ne devraient pas servir d’alibi pour évacuer toute réflexion sur la technique. En impliquant les parties prenantes tout au long du processus d’évaluation, un climat de confiance, propice au succès de l’évaluation, peut accompagner la mise en œuvre du dispositif et emporter l’adhésion à l’utilisation de la technique, garantissant en partie la réussite des conclusions et recommandations de l’évaluation. Dans tous les cas, le dispositif doit être envisagé au nom de l’intérêt général et du citoyen.