Faire place aux chiffres dans l’attention à soi : Une sociologie des pratiques de quantification et d’enregistrement aux différents âges de la vie

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2019

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Éric Dagiral et al., « Faire place aux chiffres dans l’attention à soi : Une sociologie des pratiques de quantification et d’enregistrement aux différents âges de la vie », Réseaux, ID : 10670/1.ymob64


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Loin d’interroger les usages des self-trackers – ces outils numériques de quantification personnelle – dans la perspective du mouvement californien du Quantified Self, cet article en étudie la cohérence dans le prolongement des techniques ordinaires de l’attention à soi. Sa proposition originale consiste à analyser les pratiques concrètes de quantifications personnelles par le prisme transverse du cycle de vie. Pour cela, il articule une enquête par questionnaire (n=1829) à une grande enquête qualitative (n=105). La première rend compte de la place conséquente des chiffres dans l’attention à soi : selon les classes d’âge, elle analyse les pratiques d’enquêtés qui sont entre 28 % et 43 % à conserver des traces numériques de soi, et dont 14 % à 27 % sont équipés d’un objet connecté de mesure. La seconde fouille l’entrelacement des enjeux qui sont au cœur de ces pratiques et montre que malgré la diversité des contextes individuels, les visées de la quantification de soi évoluent selon l’âge et le cycle de vie. Si la régulation d’une vie instable grâce aux automesures est un objectif répandu chez les plus jeunes, l’exigence de rationalisation des vies professionnelle, domestique et personnelle devient souvent centrale dans les usages de quantification après la naissance des enfants et cède la place, après 50 ans, à un souci de prévention contre les menaces de l’avancée en âge.

Rather than critically examining the uses of self-trackers – digital personal quantification tools – within the Californian Quantified Self movement, this article studies their coherence as an extension of ordinary self-care techniques. Its analyses concrete practices of personal quantification in relation to life cycles by combining a questionnaire survey (n=1829) with a vast qualitative survey (n=105). The former survey reflects the significant place of numbers in self-care. It analyses the practices of respondents, of whom 28% to 43%, depending on their age group, keep digital traces of themselves, and 14% to 27% are equipped with a connected measuring device. The second research component examines the intertwining issues at the heart of these practices and shows that despite the diversity of individual contexts, the goals of self-quantization evolve with age and life cycle. While regulating an unstable lifestyle through self-measurement is a widespread objective among the youth, the need to rationalize professional, domestic and personal lives often becomes central in the use of quantification after the birth of children. After the age of 50, it gives way to a concern to prevent threats related to ageing.

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