Un « triangle d'or » lillois vers 1325 ?

Résumé Fr En

Les plus fortes « rentes » (redevances) payées par les Lillois en 1325 à la Maison Saint-Nicolas (hospice, maison de retraite) pour leur habitation se localisent en leur très forte majorité près du « Marché » (ou forum ou Grand Place) et dans les débuts de la rue Grande-Chaussée. Ces redevances se dégradent au fur et à mesure que l’on s’approche du Rivage ou portus. L’explication ne tient pas au snobisme qui fait rechercher un « triangle d’or », secteur résidentiel privilégié et ne fait pas référence aux origines de la fortune lilloise. En fait les personnes qui en ont la possibilité financière (à Lille comme ailleurs), évitent pour bâtir leurs maisons les terrains humides, boueux, imperméables du « Rivage » ou portus, point de départ de la navigation sur la Basse Deûle et préfèrent la partie plus saine, au sous-sol crayeux, proche du « Marché », plate-forme vers laquelle la route Paris-Flandre se détourne.

The heaviest « rents » (levies) paid by the Lille inhabitants in 1325 to Saint-Nicolas’s house (asylum, nursing home) on their residence are to be found in their vast majority close to the « Marché » (or forum or Grand Place) and among the first houses of the Rue Grande-Chaussée. These levies decay as one gets closer to the Rivage or portus. The explanation does not rest on a snobbishness that would lead one to seek to live in a « golden triangle », a residential area of election nor is it in reference to the origins of Lille’s wealthy families. In fact, the people who can afford it (in Lille like elsewhere), avoid building their houses on the wet, muddy and not permeable land of the « Rivage » or portus, the starting point of navigation on the Lower Deûle and prefer the sounder land, with a limestone substratum, close to the « Marché », the platform towards which the Paris-Flanders road is diverted.