2019
Cairn
Laurent Tissot et al., « Hôtel et sport : quelles relations ? L’exemple de la Suisse alpine (XIXe siècle-1954) », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.yowszd
L’hôtel en tant que lieu de passage est un espace propice aux interactions des personnes et à une circulation des pratiques ; les Alpes, révélées comme terrain d’aventures, deviennent l’expression d’un projet touristique. L’affirmation simultanée de l’hôtellerie et des sports se décline progressivement dans la pratique de l’alpinisme, puis dans le développement des sports modernes - la randonnée, la bicyclette, l’automobile, le tennis, le golf, le canotage - et par extension dans celui des sports d’hiver : le ski, le patinage, le bobsleigh, le hockey sur glace, le curling. En ce sens, l’hôtel a joué le rôle non seulement de relais dans la diffusion des pratiques ludiques, mais encore d’incubateur parce qu’il pouvait offrir les infrastructures matérielles nécessaires à leur exercice et aussi les potentialités stratégiques à leur renouvellement. Ne se limitant donc pas à l’accueil, il devient même un élément proactif pour des raisons autant culturelles qu’économiques. Il confère ainsi aux sports une visibilité accrue et, sur le long terme, le fondement d’une démocratisation touristique. Son rôle de réceptacle n’est donc pas dissociable de l’impact qu’il est en mesure d’exercer sur des activités qui lui servent directement. Dans sa quête perpétuelle d’innovation, il est amené à penser l’espace pour et avec les pratiques sportives dont il fait la promotion. Les sports deviennent ainsi un véritable argument d’attractivité, permettant aux hôtes de se distinguer par leurs activités et aux hôtels de se démarquer au sein d’une offre souvent pléthorique.