Quand les services de renseignement repensent la guerre : Éléments d'une archéologie de la « sécurité nationale » (États-Unis, 1919-1941)

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2014

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Alexandre Rios-Bordes, « Quand les services de renseignement repensent la guerre : Éléments d'une archéologie de la « sécurité nationale » (États-Unis, 1919-1941) », Politix, ID : 10670/1.ypjhv6


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D’où vient la « sécurité nationale » ? De la genèse de ce concept extraordinairement équivoque, on ne sait pas grand-chose, sinon ce que la littérature historique a établi depuis longtemps, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un produit américain des premiers temps de Guerre froide, inspiré par l’expérience du conflit mondial et dicté par la confrontation avec l’Union soviétique, accompagnant l’intégration de ce qu’on allait justement appeler l’« appareil de sécurité nationale ». Sans rien nier de l’importance de ce moment charnière, le présent article se propose d’ouvrir une nouvelle piste, en s’intéressant à ce qui se joue discrètement, un quart de siècle plus tôt, au sein des deux modestes services de renseignement des forces armées, la Military Intelligence Division (MID) et l’Office of Naval Intelligence (ONI). À partir de leçons spécifiques tirées de l’expérience de la « guerre moderne », on y opère la rupture définitive, théorique et pratique, avec quatre distinctions centrales dans la pensée militaire : la guerre et la paix, le militaire et le civil, l’intérieur et l’extérieur, l’ami et l’ennemi. Notre hypothèse est que, ce faisant, les services de renseignement ouvrent silencieusement mais concrètement la voie à cette forme de rationalité gouvernementale que l’on désignera bientôt par le concept de « sécurité nationale ».

When the Intelligence Services Reconsider the Nature of WarWhere does “national security” come from ? The genesis of this extraordinarily ambiguous concept is largely unknown, besides what a few historical works have long established, i.e. that “national security” is an offspring of the early Cold War, inspired by the experience of the Second World War and dictated by the confrontation with the Soviet Union, accompanying the integration of what was to be called the “National Security State”. While not denying in any sense the importance of this turning point, this article intends to offer a new perspective by focusing on what is discretely happening a quarter of a century before, within the two modest military intelligence services, the Military Intelligence Division (MID) and the Office of Naval Intelligence (ONI). There, based on the lessons drawn from the experience of “modern war”, a theoretical and practical break is carried out with four distinctions traditionally essential in military thinking : war and peace, military and civilian, front and rear, friend and foe. Our hypothesis is that this silent, but concrete and definite break paved the way to this form of governmental rationality which was to be referred to as “national security”.

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