2009
Cairn
Caroline Brassard, « Mesurer la gouvernance de l'aide dans les pays en développement : Une application en Aceh, en Indonésie, au lendemain du tsunami », Revue Internationale des Sciences Administratives, ID : 10670/1.yrgpnj
À la différence du débat populaire sur la gestion de l’aide internationale pour parvenir à la bonne gouvernance dans les pays en développement, dans le présent article, nous nous intéressons à la gestion de la bonne gouvernance des processus d’aide (ou bonne gouvernance de l’aide) entre les partenaires du développement pour atteindre des objectifs de développement nationaux et locaux. Nous nous baserons sur le cas du processus de reconstruction en Aceh, en Indonésie, lancé à la suite du tsunami de décembre 2004, pour tirer des conclusions sur les problèmes de gouvernance de l’aide qui existent lorsque l’on doit coordonner différents intervenants et projets tout en tenant compte de la complexité de l’économie politique locale. Nous porterons un regard critique sur les indicateurs d’efficacité de l’aide mis au point dans le cadre de la Déclaration de Paris en 2005 pour recommander l’usage d’un ensemble plus pertinent, plus simple et plus réaliste d’indicateurs de gouvernance de l’aide. Ceux-ci devront être définis au niveau local pour atteindre les objectifs de développement visés. Remarques à l’intention des praticiensLes partenaires du développement doivent s’intéresser davantage à la gestion de la bonne gouvernance des processus d’aide (ou bonne gouvernance de l’aide) plutôt qu’à l’aide en faveur de la bonne gouvernance s’ils veulent atteindre les objectifs de développement nationaux et locaux. Malgré le caractère nuancé des informations disponibles, les actuels systèmes axés sur l’efficacité de l’aide, comme la Déclaration de Paris de 2005, continuent à laisser entendre que la bonne gouvernance est une condition préalable indispensable au développement. Le principe et la mesure de la gouvernance de l’aide par les bailleurs de fonds et les pays bénéficiaires, en tant que partenaires dans la conception, la mise en œuvre et la gestion de l’aide, varient en fonction des contextes locaux. Dans le cadre d’une logique participative, les partenaires doivent concevoir un système de mesure simple, clair et défini au niveau local pour apporter des informations sur la gouvernance de l’aide. Ces systèmes exigent que l’on s’intéresse aux processus d’aide et à leurs résultats dans le cadre d’une approche basée sur la collaboration entre les partenaires concernés par la gestion et l’administration de l’aide, de même qu’avec les personnes chargées de la mise en œuvre au niveau local.