2019
Cairn
Dominique Barjot et al., « Samsung : le modèle de croissance entre exemplarité et originalité (1938-2007) », Revue française d'histoire économique, ID : 10670/1.yt0mhm
De tous les groupes Coréens, Samsung est, de loin, le plus connu dans le monde. Créé en 1938 pat Lee Byung Chull (1910-1987), s’il reste de loin le plus important de Corée du Sud, il ne répond qu’imparfaitement au modèle canonique du chaebol. Il offre en effet un bon exemple de path dependency. Dans une première phase de son histoire, de 1938 à 1969, il s’est d’abord intéressé au commerce, avant de mettre à profit la reconstruction massive, qu’a entraîné la Guerre de Corée, pour se lancer dans l’industrie (textile et agroalimentaire). Tout en réalisant une belle percée dans le commerce international, le groupe s’inscrit avec succès dans les priorités successives du développement économique sud-coréen, basé sur les exportations (pétrochimie, constructions navales, automobile, btp, ingénierie, électronique). Grâce à l’électronique, mais aussi à l’ingénierie, il s’impose, entre 1969 et 1987, sur le marché international. À la mort de Lee Byung Chull, son fils Lee Kun Hee en fait une puissante corporation à l’américaine, bénéficiant, grâce à un intense effort de recherche-développement, d’un avantage compétitif croissant dans l’électronique. Cette réussite repose, entre autres, sur un système social original, qui puise largement aux sources du néoconfucianisme. En même temps le groupe a su réaliser une synthèse entre les technologies et les modes de management japonais, américains et allemands.