Amboise (37), Rue du Petit-Bonheur/Ruelle Farcin - Fouille d’un quartier sur le flanc sud de l’oppidum d’Ambacia. Rapport de fouille archéologique

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2018

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Jean-Marie Laruaz et al., « Amboise (37), Rue du Petit-Bonheur/Ruelle Farcin - Fouille d’un quartier sur le flanc sud de l’oppidum d’Ambacia. Rapport de fouille archéologique », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.yt6wz6


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Le chantier réalisé à Amboise, rue du Petit Bonheur et ruelle Farçin, au coursde l’automne 2015, a permis d’explorer la surface la plus importante jamaisdocumentée sur l’oppidum d’Ambacia (1 700 m²). Situés sur le flanc sud de cetteagglomération, les vestiges permettent de suivre la mise en place d’un quartierd’habitat, relativement dense, autour du deuxième tiers du Ier s. av. n.è. Plusieursconstructions en bois, associées à des structures de stockage (caves et celliers), ontété mises en évidence. Ces constructions s’organisent selon une trame régulière,mise en oeuvre préalablement, et elles définissent principalement trois pôlesd’occupation. Le mobilier associé à ces différents pôles trahit le statut social variabledes occupants. Une deuxième trame, matérialisée par des fossés parallèles, vientensuite se surimposer à la première, sans modifier l’organisation du quartier. Pourcette première période, on peut également signaler la découverte singulière d’uneinhumation en pleine terre. Elle contenait la dépouille d’un homme, possédant unbracelet en alliage cuivreux au bras gauche et un poignard en fer dans son fourreausur le côté droit. Ces attributs, fréquemment attestés sur les représentations enronde-bosse de cette période, confèrent un statut particulier à cet individu, toutcomme la localisation de sa tombe, relativement inédite, au coeur de l’oppidum.De nombreuses structures profondes, interprétées pour la plupart comme despuits, indiquent des besoins en eau importants. Leurs comblements respectifs ontlivré des quantités de mobilier très significatives qui révèlent entre autres chosesdes pratiques de nature rituelle. Il s’agit notamment de dépôts organisés mettanten scène des objets possédant une charge symbolique forte, tels que des meulescomplètes, des bois de cerf et une exceptionnelle statuette en calcaire. Cette dernière,qui appartient au groupe des assis en tailleur, principalement représenté dans leCentre-Ouest de la Gaule, constitue l’attestation la plus ancienne de ce type quisoit complète, et dans un contexte clos. Si l’on accepte de considérer la présence debois de cerf comme un palliatif symbolique de l’identité du personnage, il pourraitalors également s’agir de la plus ancienne représentation du dieu Cernunnos.Au cours de la période augustéenne, ce quartier de la ville connaît une période demutation importante. Deux des pôles d’occupation sont visiblement abandonnés, etles nouvelles constructions sont beaucoup plus clairsemées. Ces constats évoquentun phénomène de dépopulation, déjà observé ailleurs sur l’oppidum d’Amboiseet peut-être en relation avec un déclassement de cette ville au profit de Tours –Caesarodunum. Le secteur est toutefois occupé en continu jusqu’à la fin du IIe s.ou le début du IIIe s. de n.è. Bien qu’aucun bâtiment n’ait été clairement identifié,les architectures de cette période sont renseignées par plusieurs indices (couvertureen tuile, clous de charpente, moellons maçonnés, appliques décoratives). Lesbâtiments étaient probablement faiblement ancrés au sol et n’ont donc pas laisséd’empreinte. La présence de deux celliers et de plusieurs puits maçonnés dans letiers nord de la fouille alimente les réflexions sur la nature de l’occupation à cettepériode. Les activités, quant à elles, ne semblent guère évoluer d’une période àl’autre, hormis la sidérurgie et le tissage, qui sont attestés par des indices plusnombreux pour la période romaine. Au final, ce secteur apparaît plutôt commeun quartier à vocation résidentielle, où se déroulent marginalement des activitésartisanales. Pour finir, la présence d’un petit monument adossé à la sépulturegauloise permet d’envisager que le souvenir de cet individu a été entretenu pendantau moins un siècle au cours du Haut-Empire.

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