2022
Cairn
François Ardeven, « Lou Andreas-Salomé l’hérétique : « L’Éros n’a jamais de fin » », Topique, ID : 10670/1.ytd0a4
De toutes les « filles de Freud », de ces femmes qui ont été ravies dans le foyer du professeur viennois, Lou Andreas-Salomé se détache, selon son mot, « par son tempérament ». De la même génération que Freud, et en somme, son égale, après avoir participé à la vie de l’esprit avec Nietzsche et Rilke, elle rencontre Freud à Weimar en 1911. Vingt ans plus tard, elle lui écrit une lettre ouverte pleine de ferveur mais « hérétique » comme elle dit. Sur la mort, qu’il ne faut pas imaginer dans une passivité sans sujet, ou sur la question du narcissisme primaire à toujours considérer actif tout au long de la vie, Lou Andreas-Salomé manifeste son désaccord, celui d’une femme qui ne se fait pas tout à fait à l’esprit de conquête et de progrès. Enfin, elle ne se range pas en art à la théorie freudienne de la fécondité des refoulements. Trois hérésies qui font de Lou Andreas-Salomé une des plus grandes freudiennes de son temps.