Sciences cognitives et acquisition de la lecture-écriture

Résumé Fr En

Les études sur la lecture (et l’écriture) qui relèvent des “Sciences Cognitives” s’appuient sur des modèles qui doivent rendre compte de la lecture experte, de l’apprentissage ainsi que des pathologies, développementales ou acquises, de la lecture. Les prédictions issues de ces modèles sont confrontées à des observations psycholinguistiques ou neurolinguistiques, ou encore a des données de simulation. Ces modèles, qui visent à expliquer des fonctionnements cognitifs généraux, doivent aussi intégrer les effets des paramètres environnementaux. L’objectif de cet article est de cerner comment s’effectue l’apprentissage de la lecture/écriture. On y examinera des résultats obtenus en anglais, en allemand, en espagnol et en français, langues qui ont des écritures alphabétiques avec toutefois des relations graphèmes-phonèmes plus ou moins transparentes. Les résultats de ces études devraient donc permettre de cerner ce qui est général dans l’acquisition de la lecture (et de l’écriture) et ce qui relève de l’environnement linguistique. On a également choisi d’expliciter les méthodologies utilisées dans les études présentées, cela essentiellement parce que certaines incohérences entre les résultats des recherches peuvent justement s’expliquer par des problèmes de méthode.

Reading (and spelling) studies conducted in the framework of “Cognitive Sciences” are based on models which have to take into account expert reading, reading acquisition as well as acquired and developmental reading disabilities. Predictions based on these models are compared to psycholinguistic observations, to neurolinguistic investigations, and/or to simulation data. These models, which have to explain general cognitive processes, must also take into account environmental parameters. The main objective of this paper is to explain reading (and spelling) acquisition processes. We review studies on English-, German-, Spanish-, and French-speaking children. All these languages have alphabets, but differ in the transparency of their grapheme-phoneme correspondences. Results of these studies might therefore allow to distinguish between what depends on universal processes and what depends on the linguistic environment. We describe methods used in reading (and spelling) studies also because striking differences between research results may also be due to methodological problems.