2024
Cairn
Sacha A. De Serres et al., « Les temps forts de la transplantation rénale en 2023 », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.ywpwxg
L’année 2023 a connu des avancées significatives dans plusieurs domaines en transplantation rénale. En premier lieu, l’utilisation d’une solution cristalloïde balancée chez le receveur semble jouer un rôle préventif sur le retard de reprise de fonction contrairement à l’hypothermie chez le donneur et la perfusion pulsatile normothermique. La compréhension de la physiopathologie du rejet humoral a aussi progressé : l’expression des molécules HLA de classe II semble jouer un rôle majeur, ainsi que les cellules immunitaires innées (NK et monocytes exprimant le FCGR3A). Un algorithme de classification automatique de Banff a été mis au point pour aider à mieux classer les biopsies dans les diagnostics actuellement connus. Le CXCL10 couplé à d’autres variables d’intérêt semble être performant pour écarter un diagnostic de rejet, mais sa place dans le soin courant reste à définir. En ce qui concerne le cytomégalovirus (CMV), le letermovir a fait la preuve de son efficacité dans la prévention de la maladie chez les patients D+R-, avec moins d’effets indésirables hématologiques. Chez les R+, la surveillance de l’immunité cellulaire T spécifique du CMV est proposée pour diminuer la durée de la prophylaxie antivirale. La seule nouveauté en immunosuppression est l’imlifidase pour les patients hyperimmunisés, avec une utilisation encadrée par des recommandations françaises. Une nouvelle équation de mesure du débit de filtration glomérulaire (DFG) a été développée chez le transplanté rénal, fonctionnant bien quelles que soient les stratifications analysées. Enfin, la xénotransplantation revient sur le devant de la scène cette année en suscitant beaucoup d’espoir. Néanmoins, la description de rejets humoraux précoces impliquant des cellules innées montre que des ajustements sont encore nécessaires avant d’envisager son déploiement.