Late glacial nomadic settlement sites at the upper Yenisei basin (Siberia) and the Paris basin

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20 janvier 2022

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Vasil’ev Sergey A., « Late glacial nomadic settlement sites at the upper Yenisei basin (Siberia) and the Paris basin », Publications scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle, ID : 10670/1.yxdzmr


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Résumé En Fr

The paper deals with the comparative study of the spatial organization and structural features of two concentrations of the Late Upper Paleolithic sites located in Northern France and Southern Siberia. Due to the large-scale survey archaeology projects realized during the last decades at the Upper Yenisei we have collected a considerable amount of data on household activities of prehistoric inhabitants of the region. The open-air settlements located in the bottom of river valleys with numerous fireplaces, chipped stone concentrations and remains of domestic units (Maininskaia, Ui II, Kantegir, etc.) are similar to the Magdalenian sites of the Paris Basin (Pincevent, Etiolles, Verberie, Marsangy). A distinctive pattern of habitation is represented by the site of Irba 2, which produced dispersed rounded or oval-shaped concentrations of lithics and bones divided by empty spaces with no traces of charcoal and fireplaces. The spatial distribution at Irba 2 is surprisingly similar to the Final Paleolithic sites of Northern Europe, including well-known Azilian (Federmesser) site of Le Closeau near Paris.

Sites d’habitation de nomades du Tardiglaciaire dans le Bassin du Haut-Ienisseï (Sibérie) et le Bassin parisien : une étude comparative Cet article présente une étude comparative de l’organisation spatiale et des caractéristiques structurelles de deux concentrations de sites du Paléolithique supérieur tardif dans le nord de la France et en Sibérie méridionale. La majorité des sites sibériens sont regroupés près du village de Maïna, à la frontière des massifs montagneux couverts de forêts et des steppes de la dépression de Minoussinsk. Les caractéristiques géographiques de cette région, située entre deux zones environnementales tout à fait distinctes, offraient un contexte favorable à la subsistance des chasseurs-cueilleurs préhistoriques, ce qui explique la forte densité de sites d’habitats à composantes multiples à proximité du village de Maïna. Suite aux prospections archéologiques à grande échelle menées depuis quelques décennies dans le Haut-Ienisseï, nous avons collecté un nombre considérable de données sur les activités domestiques des habitants préhistoriques de la région. Les sites considérés sont principalement datés du Pléistocène final, d’environ 17 000-16 000 à 10 500 uncal BP. Ils appartiennent tous à la culture Afontova, à l’exception de l’industrie lamellaire de la couche inférieure de Golubaya I.Les conditions géologiques ont permis une assez bonne conservation des artefacts, y compris ceux façonnés à partir d’ossements. Les niveaux étaient pour l’essentiel peu épais, presque tous les artefacts se répartissant dans des couches clairement distinctes. On peut expliquer les différences de configurations spatiales par la saisonnalité de l’occupation, la vitesse de sédimentation des dépôts, les particularités des pratiques de subsistance et d’habitation, etc. Les perturbations locales des sols d’occupation comme la solifluxion, les coins de glace, l’érosion partielle, les activités fauniques, etc. ont aisément été repérées lors des fouilles. La disposition des sites rappelle celle des sites magdaléniens situés en fond de vallée fluviale. Ainsi, la structure spatiale de Marsangy est conforme à l’organisation générale des sites sibériens, avec leurs rangées de foyers associés à des concentrations de déchets qui se développent le long des berges du fleuve. La plupart des sols d’occupation étaient associés à des dépôts fluviatiles lités provenant des basses terrasses alluviales. Le rythme de sédimentation relativement rapide des sables alluvionnaires et des limons sablonneux a largement favorisé la formation de sites stratifiés à composantes multiples. Dans certaines séquences, de nombreux sols d’occupation ont pu être étudiés. Les sites comportent de minces horizons culturels superposés, comme Pincevent et Étiolles. Pour les sites ayant livré des foyers largement dispersés et une quantité limitée d’artefacts, il fut presque impossible de déterminer s’ils avaient tous été utilisés à la même période. Dans certains cas, une inter-stratification complexe de sédiments a fourni des indices qui ont aidé à différencier les épisodes d’occupation.Les habitats sibériens de plein air situés en fond de vallée fluviale et présentant de nombreux foyers, des concentrations de pierre taillée et des vestiges d’unités domestiques (Maininskaia, Ui II, Kantegir, etc.) sont similaires aux sites magdaléniens du Bassin parisien (Pincevent, Étiolles, Verberie, Marsangy). Des vestiges de structures d’habitat en lien avec des cercles de pierres ont occasionnellement été mis au jour. On considère communément le cercle de pierres comme le principal critère d’identification des habitations car les pierres devaient être disposées sur tout le périmètre de la structure pour fixer les bords du toit en peau. De telles reconstitutions ont été mises proposées pour les unités domestiques U5 et W11 à Étiolles. La couche 7 d’Ui II a livré une unité domestique complexe constituée de deux structures de ce type et de deux foyers extérieurs. Une bordure discontinue de pierres entourait une première structure ovale de deux mètres sur quatre que l’érosion a en grande partie détruite. Deux foyers à cercle de pierres ont été retrouvés au centre, près de l’emplacement probable de l’entrée.On a documenté d’autres structures de même ordre, mais sans cercle de pierres. Toutefois, l’absence de matérialisation des bordures extérieures rend cette identification problématique. Dans ces cas-là, les contours de l’abri sont délimités par la distribution spatiale des artefacts ou par l’organisation des amas de déchets autour du foyer. En d’autres termes, quand il existe une différence marquée dans la distribution des artefacts et autres débris (par exemple à Maininskaia, couche A-3), on l’interprète comme une délimitation des niveaux d’occupation, de la position de l’entrée, etc. Dans la couche 2 d’Ui II, une nette concentration d’artefacts et de déchets, de 2 à 2,2 mètres de large, a été mise au jour autour d’un foyer central à cercle de pierre (Unité T26). Une nappe de déchets s’y développait vers le sud-ouest à partir du foyer et au-delà de la lentille charbonneuse. Cette distribution a été interprétée comme matérialisant la possible zone de passage vers l’entrée de l’habitation, impression corroborée par le remontage lithique qui a permis de reconstituer le processus de rejets des pièces, à partir de la concentration autour du foyer vers l’espace extérieur. Dans le même temps, l’absence d’artefacts de l’autre côté de la lentille charbonneuse laisse supposer une zone de couchage. D’autres unités domestiques similaires sans cercle de pierres ont été identifiées à Étiolles (P15 et Q31) et à Pincevent (T125). Ce qui est remarquable sur ces deux sites, c’est le pourcentage élevé de lamelles à dos découverts près des foyers et qui pourrait être un indice pertinent dans l’identification d’unités domestiques sur les sites magdaléniens (Pincevent, Étiolles, Verberie).Le site d’Irba 2 représente une structure d’habitation distincte. Il se trouve sur une terrasse plus basse que Ui II, à 3,5 ou 4 mètres au-dessus du lit du fleuve. Les dates radiocarbones placent l’occupation au cours du Pléistocène final (environ 13 700 à 11 300 uncal BP). L’assemblage appartient à la culture Afontova. Ce site offre un contraste frappant avec d’autres sites contemporains de la vallée de l’Ienisseï comportant des horizons d’habitation bien visibles, des foyers, des unités domestiques, etc. A contrario, Irba 2 a livré des concentrations lithiques et osseuses dispersées, de forme ronde ou ovale, parfaitement délimitées et séparées par des espaces vides, sans la moindre trace de foyers ni de charbons. La surface des unités sur ce site varie entre 4 à 6 m2 et entre 14 à 16 m2. Il va sans dire que ces traces ne relèvent pas d’une occupation unique mais renvoient à plusieurs épisodes d’habitation distincts, au cours desquels différents groupes préhistoriques ont occupé une étendue plane et sèche près de l’eau. La distribution spatiale d’Irba 2 est étonnamment similaire à celle des sites du Paléolithique final de l’Europe du Nord, y compris le célèbre gisement azilien (Federmesser) du Closeau, près de Paris. Malgré la distance géographique qui sépare la France de la Sibérie et une affiliation culturelle apparemment très différente, la fin du Paléolithique supérieur dans ces deux régions présente de nombreux points communs en termes de localisation des sites, de différenciation fonctionnelle et de caractérisation structurelle des habitations. Ces ressemblances frappantes s’expliquent peut-être par des régularités générales dans l’organisation des campements de groupes mobiles de chasseurs-cueilleurs à la fin du Pléistocène. Pour mettre en lumière les différentes formes d’adaptation humaine à cette époque, une étude comparative à grande échelle des structures d’habitation préhistorique dans différentes parties de l’Eurasie septentrionale pendant le Tardiglaciaire est nécessaire.

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