Histoire, mémoire et tribus ou les aarch de 2001 en Kabylie

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5 avril 2011

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Nassim Amrouche, « Histoire, mémoire et tribus ou les aarch de 2001 en Kabylie », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.yyssem


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Les émeutes qui ont ensanglanté la Kabylie au cours du printemps 2001 ont soulevé différentes problématiques. Au-delà du drame humain qui a fait plus d’une centaine de morts et plus d’un millier de blessés, cette contestation s’est formulée autour d’une organisation anachronique : les aarch. Système sociopolitique ancien dont les dernières traces d’existence remontent à la fin du XIXe siècle, il a mobilisé dans et par la tribu reconfigurée selon les besoins contemporains. Cette utilisation d’une organisation sociale maghrébine a permis de une inscription dans le temps par la mémoire mobilisée par la tribu. En effet, dans une perspective politique, les aarch, pour contester le présent, ont mis en exergue des patrimoines historiques et mémoriels effacés par l’État nation algérien. Mobilisant ainsi l’histoire de la guerre de décolonisation, fondatrice de l’État indépendant, les aarch se sont directement attaqués au vouloir vivre ensemble, redéfinissant les bases constitutives de la nation. Cette dynamique mémorielle et historique a aussi permis aux militants et partisans de revisiter un passé plus lointain : crises au sein du mouvement nationaliste, mouvements sociaux post Indépendance, etc. Ce remaniement des mémoires, dont la culture et la langue restent les socles, a permis d’envisager des territoires culturels, identitaires dépassant les frontières stato-nationales. Si ces données sont celles du politique, des militants, les bases sociales du mouvement, qui a mobilisé jusqu’à 1,5 million de personnes, ont réutilisé ces outils de la contestation pour les transformer en sources du malaise socioéconomique contemporain.

The riots that have bloodstained Kabylie in the spring of 2001 have raised different problematics. Beyond the human drama which has resulted in more than a hundred deaths and a thousand wounded, this contestation formulated itself around an anachronic organization: the aarch. Ancient sociopolitical system for which the last traces of existence date back to the end of the XIXe century, it has mobilized (by) the tribe reconfigured according to cotemporaneous needs. This use of a Maghrebian social organization has allowed an inscription through time by the memory mobilized by the tribe. Indeed, in a political perspective, the aarch, to contest the present, have underlined historical and memorial heritages erased par the Algerian nation state. Mobilizing the history of the war of decolonization that founded the independence of the State, the aarch directly attacked the vouloir vivre ensemble, redefining the constitutive basis of the nation. This memorial and historical dynamic has also allowed the militants and partisans to revisit a remoter past: crisis in the nationalist movement, post Independence social movements, etc. This revision of memories for which culture and language remain the base, has allowed to envisage cultural and identity territory that goes beyond the frontiers of the nation state. If these data are those of the politics, the militants, the social basis of the movement, which has mobilized up to a 1,5 million of people, have re-use these tools of contestation in order to transform them into sources of the contemporaneous socioeconomic malaise.

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